
Les internautes font souvent des choses illégales de manière inconsciente
Une grande partie des internautes est insuffisamment informée de la législation en matière des téléchargements illégaux, comme le démontre une enquête britannique. ‘En Belgique aussi, beaucoup ignorent l’existence du droit d’auteur’, déclare le professeur en droit des médias Patrick Van Eecke (UA).
Quasiment la moitié des internautes britanniques estime – à tort – qu’il est légal de placer des produits médiatiques commerciaux sur des sites d’hébergement tels MegaUpload ou d’en télécharger. 35 pour cent d’entre eux ne savent pas non plus qu’il est défendu de copier un film, même d’un ami. Voilà ce qu’on peut lire dans le journal britannique The Guardian.
Ce manque de prise de conscience n’est pas un phénomène purement britannique, selon Patrick Van Eecke, professeur en droit des médias à l’université d’Anvers (UA): ‘Pour le dire sous la forme d’une boutade: les personnes de plus de 40 ans ne téléchargent pas illégalement, mais celles dont l’âge varie entre vingt et quarante ans, le font et en connaissance de cause. Quant aux jeunes, ils n’en ont même pas conscience.’
Le jeu du chat et de la souris Pour Van Eecke, le secteur fait tout pour compliquer le téléchargement illégal. ‘Les fichiers sont fortement sécurisés, même si cela s’apparente à un jeu du chat et de la souris avec la technologie en évolution constante’, admet-il. ‘Cette protection technique ne peut pas non plus rendre impossible le droit de faire une copie domestique.’ Et sensibiliser les utilisateurs alors? ‘Ce n’est pas évident non plus’, prévient Van Eecke. ‘Le secteur doit dans ce cas réprimander continuellement ses propres clients.’
Une interdiction totale du téléchargement, Van Eecke la considère comme peu probable: ‘Cela me paraît insensé et difficilement exécutable d’un point de vue technique.’ Il estime cependant que la législation existante évolue trop peu et laisse trop souvent place à l’interprétation. ‘Il convient par exemple d’établir une distinction entre un fan qui effectue un enregistrement d’une chanson durant un concert avec son smartphone et quelqu’un qui copie le tout avec un enregistreur à bande.’
Processus de conscientisation Pour terminer, voici encore un résultat étonnant mis en lumière par l’enquête: 68 pour cent des personnes interrogées estiment que le secteur créatif doit être protégé contre le téléchargement illégal. En 2010, ils ne représentaient que 55 pour cent. Selon Van Eecke, c’est la preuve qu’il y a un processus de conscientisation en cours, même s’il demeure prudent en la matière: ‘Tout le monde agrée le principe général du droit d’auteur, mais tout un chacun ne sait pas ce qui est interdit.’ (JDW)
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