Les gadgets multimédias menacent-ils le PC?

Les analystes suivent actuellement avec réserve les chiffres du marché nippon. Pour le cinquième trimestre consécutif, les ventes des PC à la consommation ont en effet régressé. Mais sur le marché professionnel, les vendeurs de PC éprouvent également des difficultés. Que se passe-t-il?

Les analystes suivent actuellement avec réserve les chiffres du marché nippon. Pour le cinquième trimestre consécutif, les ventes des PC à la consommation ont en effet régressé. Mais sur le marché professionnel, les vendeurs de PC éprouvent également des difficultés. Que se passe-t-il?

Les données publiées par l’analyste de marché IDC sont clairs et nets: pour le cinquième trimestre consécutif, il est question d’un recul des ventes de PC. Et les tout derniers chiffres ne donnent pas vraiment un signal positif pour l’avenir: au cours du deuxième trimestre de 2007, les ventes d’ordinateurs de bureau ont régressé de 4,8% et celles des ordinateurs portables de 3,1%. Depuis 2006, les graphiques des ventes de NEC et Sony suivent une courbe descendante, alors qu’Hitachi a annoncé, fin octobre, qu’elle se retirait complètement du marché des PC à la consommation. Même Apple – qui enregistre sans cesse des ventes d’ordinateurs en hausse aux Etats-Unis – ne se porte pas bien au Japon. Au cours des neuf premiers mois de cette année, les ventes de Mac ont en effet reculé de 5% par rapport à l’année précédente.

Tout semble indiquer qu’au Japon, le PC soit la victime de la ‘multimédiatisation’ à outrance et de la popularité toujours croissante des appareils portables et plus spécialement des gadgets. Masahiro Katayama d’IDC le confirme: “Les pertes du marché des ordinateurs domestiques sont compensées par les ventes de TV à écran plat et de GSM.” Avant, le PC possédait un monopole en termes de puissance de calcul, alors qu’actuellement, la plupart des Japonais emportent avec eux un téléphone intelligent (‘smartphone’) perfectionné capable d’assumer pas mal de fonctions d’un PC. Nombre de GSM sont même en soi des consoles de jeu portables ou intègrent déjà des téraoctets (!) de mémoire. “Ici au Japon, les enfants grandissent avec des appareils mobiles et pas avec des PC”, ajoute encore Katayama, “l’avenir du PC n’est donc pas précisément doré…”

Les possibilités multimédias sophistiquées de toujours plus de gadgets portables rendent le PC progressivement quasi-superflu. Ils sont des millions à télécharger chaque jour directement de la musique sur leur GSM, à faire leurs emplettes en ligne avec leur smartphone et à utiliser des jeux. Les appareils photo numériques établissent directement une connexion avec l’imprimante, reproduisent immédiatement les prises de vue sur un téléviseur à haute définition, lequel rapatrie aussi les tout derniers films: plus besoin de passer par un PC! Plus de 50% de la population japonaise lisent leurs courriels et surfent sur l’internet via leur GSM, comme il apparaît des données publiées récemment par le ministère nippon des affaires intérieures. Il en ressort également que 30% déclarent utiliser toujours moins leur PC pour lire et envoyer leurs courriels. Le site de réseautage le plus populaire au Japon (Mobagay Town) a même été spécialement conçu pour être utilisé avec le GSM.

Mais selon les analystes, il y a encore une autre raison importante expliquant les piètres ventes actuelles de PC sur le marché professionnel. L’on considère toujours les Japonais comme des accros du travail, mais l’on oublie que la plupart d’entre eux ne travaillent pas chez eux. Dans les pays occidentaux, nombre d’employés reçoivent un ordinateur portable pour pouvoir continuer à travailler à la maison.

Il n’empêche que les fabricants de PC n’abandonnent pas la partie et tentent d’attirer des clients potentiels en imaginant de nouvelles approches ou de nouveaux concepts originaux. La forme devient ici un facteur toujours plus important. Il en résulte que le look de la plupart des nouveaux PC japonais s’apparente aujourd’hui davantage à de l’équipement audiovisuel, voire à une horloge murale dans le cas de Sony, question de revendiquer une place dans le living.

Source: AP

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