Les fondeurs de puces investiraient 109 milliards de dollars en vue d’accroître leur production

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Pieterjan Van Leemputten

On estime à 109 milliards de dollars le montant total que le secteur des puces investira cette année. Trois quarts de ce montant seront injectés en Asie. Quant à l’Europe, elle progressera de manière spectaculaire, tout en demeurant néanmoins un acteur de moindre importance à l’échelle internationale.

Les 109 milliards de dollars d’investissement vont servir tant à étendre des lignes de production existantes qu’à créer de nouvelles usines de puces. Il s’agira là d’une croissance annuelle de 20 pour cent après la progression de 42 pour cent de l’année dernière. Voilà ce qu’a déterminé l’organisation sectorielle Semi, qui table pour 2023 sur un montant similaire de 109 milliards de dollars.

Les investissements dans les semi-conducteurs augmentent chaque année et représentent un doublement par rapport à 2019 (55 milliards de dollars). Mais en raison de la pénurie mondiale de puces, ces investissements et extensions sont suivis de très près.

Où vont donc aller ces investissements? Quelque 34 milliards de dollars prendront le chemin de Taïwan, le pays du géant des puces TSMC et traditionnellement celui qui se focalise énormément sur les semi-conducteurs, ce qui représentera une hausse de 52 pour cent.

Vient ensuite la Corée, le pays de Samsung, avec 25,5 milliards de dollars, soit une hausse de 7 pour cent. Pour la Chine, il est question de 17 milliards, en recul de 44 pour cent, même si Semi fait remarquer que ce pays a enregistré l’année dernière des investissements records pour la production de semi-conducteurs. Pour l’Amérique du Nord et du Sud, Semi cite uniquement 9,3 milliards de dollars pour 2023 et aucun chiffre pour 2022. Mais il s’agirait pour cette année d’une hausse de 19 pour cent, et de 13 pour cent pour l’année prochaine.

Pour l’Europe et le Moyen-Orient combinés, Semi en arrive à 9,3 milliards de dollars cette année, ce qui représenterait une croissance spectaculaire de 176 pour cent. Mais pour ce qui est du montant total, les deux zones ne se rapprochent pas encore – et de loin – des firmes asiatiques en vue. L’UE entend d’ici 2030 détenir sur son territoire vingt pour cent de la production mondiale de puces. Mais au rythme auquel les investissement croissent en Asie, les Européens ont encore un long trajet à accomplir.

Par souci de clarté, sachez que les investissements en question ne concerneront pas que la production de processeurs. Selon Semi, 53 pour cent des dépenses prendront le chemin du ‘foundry sector’ (puces pour processeurs) et 33 autres pour cent celui des puces-mémoires.

Production record

En plus des investissements (qui n’engendreront pas directement une augmentation de la production de puces), Semi a examiné aussi la capacité de production. Celle-ci est aujourd’hui supérieure de huit pour cent à ce qu’elle était il y a un an, alors que celle enregistrée en 2021 était déjà de sept pour cent plus élevée que celle de l’année précédente. Pour 2023, Semi évoque six pour cent de hausse.

Il s’agit là d’une augmentation exceptionnelle. La dernière fois que la production de puces avait progressé de huit pour cent, remonte à 2010, lorsque 16 millions de plaquettes (‘wafers’) de 20 mm avaient été fabriquées par mois. Pour 2023, Semi s’attend à ce que 29 millions de plaquettes soient produites. Les wafers représentent le produit intermédiaire d’une puce, généralement d’un diamètre de 20-30 centimètres, à partir desquels des puces de plus petite taille sont découpées.

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