
Les femmes n’occupent que 22 pour cent de tous les emplois technologiques européens

Le secteur technologique européen sera d’ici 2027 confronté à une pénurie d’1,4 à 3,9 millions de travailleurs. L’actuel pool de talents, qui se compose principalement d’hommes, n’est cependant pas suffisamment fourni que pour répondre aux besoins de l’Europe. Voilà ce qui ressort d’une nouvelle étude réalisée par McKinsey.
L’analyste de marché a déterminé que les femmes n’occupent que 22 pour cent de l’ensemble des emplois technologiques européens. Dans les secteurs à forte demande, tels que le nuage et DevOps, ce n’est même que 8 pour cent. ‘Ce manque de diversité des genres dans le paysage technologique provoque de substantiels inconvénients pour les travailleurs, la capacité d’innovation et la société européenne’, déclare Kate Smaje, Global Leader chez McKinsey Digital.
Nettes disparités en Europe
Il existe de fortes disparités entre les états membres de l’Union européenne. Alors que les pays scandinaves et de l’Europe de l’Est ont quasiment atteint l’égalité des genres dans les études STEM, le reste de l’Europe accuse un grand retard. Les pays qui, sur ce point, se distinguent le plus sont la Grèce (41%) et la Suède (41%). La Belgique n’occupe qu’une décevante 25ème place (23%), juste avant l’Allemagne (22%) et le dernier élève de la classe, l’Espagne (13%).
De l’étude, il apparaît aussi que la proportion de femmes dans les profils technologiques diminue de nouveau nettement, lorsque les néo-diplômés arrivent sur le marché du travail. Seuls 23 pour cent des néo-diplômées STEM débutent leur carrière dans un emploi technologique. Chez les hommes, ce pourcentage est quasiment le double avec 44 pour cent.
‘En doublant la proportion des femmes dans les emplois technologiques d’ici 2027 pour l’amener à 45%, la capacité d’innovation et la puissance concurrentielle européenne pourront croître. Le PIB européen pourra dès lors atteindre les 600 milliards d’euros’, selon McKinsey.
Mesures
La question est de savoir si les entreprises européennes pourront combler leur pénurie de talents féminins. A cette fin, elles n’ont en fait qu’une seule option, selon McKinsey, à savoir diversifier leur pool de talents. ‘Cela veut dire investir davantage là où on n’a jusqu’à présent que trop peu accordé d’attention. Nous ne pourrons renforcer notre avantage concurrentiel qu’avec une plus grande diversité’, affirme Kate Smaje.
L’étude y va par conséquent de quatre suggestions concrètes. La première: ‘reframe’ (recadrer), afin que les femmes puissent réussir dans les métiers technologiques. Parmi les mesures possibles, citons le sponsoring effectif, la lutte contre les préjugés, la mise en oeuvre d’horaires de travail flexibles et la garderie. Il convient en outre de donner aux femmes une bonne raison de rester dans la technologie. Plus de la moitié d’entre elles quittent le secteur au beau milieu de leur carrière – un pourcentage deux fois plus élevé que chez les hommes. A cause de ce déséquilibre, beaucoup moins de femmes atteignent des fonctions directoriales.
De plus, les chercheurs de McKinsey plaident pour développer davantage de talent dans les pools non traditionnels (‘redeploy’) et pour veiller à ce que moins d’étudiants quittent les formations STEM.
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