‘Les extensions de marque surtout pourraient connaître le succès’

Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

“Parmi les nouvelles extensions internet génériques, il n’y en a que peu qui connaîtront le succès”, prétendent Xavier Buck, CEO d’EuroDNS, et Flip Petillon, avocat chez Crowell & Moring, en marge la réunion de l’Icann à Prague. “.museum et .jobs existent déjà, mais personne ne les utilise.”

“Parmi les nouvelles extensions internet génériques, il n’y en a que peu qui connaîtront le succès”, prétendent Xavier Buck, CEO d’EuroDNS, et Flip Petillon, avocat chez Crowell & Moring, en marge la réunion de l’Icann à Prague. “.museum et .jobs existent déjà, mais personne ne les utilise.”Que les choses soient bien claires: sur les 1.930 demandes pour une nouvelle extension internet, il n’en subsistera au maximum que 1.409. 521 extensions passeront à la trappe car pour 230 extensions, 751 demandes ont été transmises en tout.

“En outre, il y aura aussi de nombreux candidats qui vont se retirer, à présent qu’ils savent qui a introduit un dossier”, explique Flip Petillon, spécialiste des noms de domaine au bureau d’avocats Crowell & Moring. “Surtout aujourd’hui avec tous ces problèmes techniques et avec le fait que l’Icann donne l’impression de ne plus contrôler les événements. L’on ne peut qu’en avoir assez.”

Les candidats qui se retireront, pourront récupérer aussitôt les 130.000 dollars de leur inscription. S’ils ont introduit un dossier pour une extension à plusieurs, ils pourront même se faire rembourser complètement, s’ils la jouent finement et négocient bien. “J’évalue à quelque 1.200 ceux qui resteront”, ajoute encore Petillon.

Data News souhaitait aussi savoir lesquels parmi les nouveaux suffixes seront véritablement des succès. “Il y en aura, mais surtout parmi les extensions de marque”, affirme Petillon. “Je suis convaincu que les titulaires de marque feront une bonne affaire sur le plan marketing. Ces suffixes ont bien entendu un tout autre but que les génériques. Au lieu de surfer sur apple.com, les consommateurs pourront bientôt aller sur .apple ou sur ipad.apple. L’information complémentaire dans le nom de domaine va disparaître, ce qui mettra plus explicitement la marque en évidence.”

Xavier Buck, CEO du registraire luxembourgeois EuroDNS, pense lui aussi que les extensions de marque peuvent s’avérer intéressantes. “Au début, les internautes pourront continuer de surfer sur les .com, mais les propriétaires de marque pourront lancer de nouvelles idées. A présent qu’avec IPV6, une quantité quasiment infinie d’adresses internet sera disponible, des marques telles Samsung ou Sony pourront par exemple pourvoir tous leurs produits d’une adresse unique, comme le serialnumber.samsung ou le trackingnumber.fedex. L’on verra sans aucun doute apparaître de très nombreux nouveaux modèles commerciaux.”

“Les suffixes régionaux et les extensions de villes pourraient s’imposer aussi”, ajoute Buck. “Les adresses locales se classent dès à présent plus haut dans Google que par exemple un .net ou un .org. Dans ce sens, le succès ou l’échec d’une extension sera en grande partie déterminé par le géant internet. Je suis curieux de voir comment tous ces nouveaux suffixes génériques vont se comporter dans le moteur de recherche.”

Points d’interrogation

Tant Petillon que Buck placent de toute façon des points d’interrogation sur les nouveaux suffixes génériques, tels .shop, .ketchup ou .books. “Si le nombre d’enregistrements est important pour vous, vous risquez de connaître des moments difficiles”, déclarent-ils à l’unisson. “.museum et .jobs existent depuis un petit temps déjà, mais personne ne les utilise.”

“Peut-être qu’un .app offrira encore des possibilités”, fait observer Buck. “Ou d’autres extensions qui peuvent être liées à de nouvelles technologies. En surfant sur tetris.app, vous pourriez alors télécharger automatiquement une appli Tetris adaptée à votre appareil, par exemple. Mais les where.what’s ont toujours connu de grandes difficultés dans le passé.”

“Les acteurs qui ont bien préparé leur dossier, auront tenu compte de ces observations”, conclut Petillon. “Mais il y a pas mal de candidats qui commencent seulement à réfléchir à la manière dont ils vont utiliser leur extension. C’est très, très tard.”

“De plus, la notoriété d’une URL a perdu beaucoup de son importance. Nous évoluons d’un ‘world wide web’ vers un internet piloté par des applis, où l’on pratique largement le copier-coller. L’internaute effectue des recherches sur Google et ne doit pas forcément connaître une adresse internet. Voilà à coup sûr un argument à opposer aux nouvelles extensions.”

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