Les Etats-Unis obligent le propriétaire chinois de l’appli Grindr à la vendre

Pieterjan Van Leemputten

Suite à de précédents projets boursiers, le propriétaire de l’appli de rencontres homo Grindr recherche un candidat acheteur. Il faut ajouter aussi que les Etats-Unis ont exprimé leur préoccupation à propos de la propriété chinoise de cette appli.

Grindr est une appli de rencontres bien connue de la communauté LGBTQ (surtout des hommes). L’appli est hébergée en Californie, mais était depuis 2016 majoritairement et depuis 2018 entièrement aux mains de l’entreprise chinoise de jeux Beijing Kunlun Tech Co Ltd et ce, au grand dam des Etats-Unis, selon l’agence de presse Reuters.

Selon les sources de l’agence de presse, le CFIUS (Committee on Foreign Investment in the United States) a fait savoir à Kunlun que la propriété de Grindr engendrait un risque sécuritaire. En tant qu’appli de rencontres, Grindr contient en effet pas mal de données personnelles d’utilisateurs américains, comme des photos, messages, pratiques sexuelles, voire dans certains cas le statut VIH.

L’été dernier encore, Kunlun annonçait vouloir faire entrer Grindr à la bourse. Mais en raison des objections du CFIUS, l’entreprise chinoise serait à présent en quête d’un candidat acheteur pour l’appli. Cela se ferait via la banque d’investissement Cowen, qui rechercherait des entreprises concurrentes intéressées. Ni Kunlun, ni Grindr, ni Cowen n’ont fait de commentaires à ce propos à Reuters.

Le CFIUS examine régulièrement les rachats étrangers d’entreprises américaines et depuis qu’une firme chinoise a repris Grindr, même la classe politique s’en mêle et exprime sa préoccupation sur la manière dont l’appli protège la confidentialité des utilisateurs.

On ne sait pas ce que le CFIUS ou les Etats-Unis pourraient faire au cas où Kunlun ne serait pas prête à revendre l’appli. Mais en théorie, les Etats-Unis pourraient interdire l’appli ou interférer fortement sur son développement sur le sol américain. Pour rappel, l’Oncle Sam mène actuellement aussi une véritable croisade contre le fabricant télécom chinois Huawei par crainte d’actes d’espionnage (non démontrés) via son équipement. Tout semble indiquer que Kunlun choisisse la proie pour l’ombre, en décidant de revendre l’appli, plutôt que de se frotter à la machine à propagande américaine.

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