Les Etats-Unis envisagent de légaliser le ‘rétro-piratage’

. © Getty Images/iStockphoto

Une proposition de loi est actuellement en préparation aux Etats-Unis, qui permettrait aux victimes d’un hacking de ‘rétro-pirater’ leur(s) agresseur(s) et ce, même si elle prévoit quand même encore et toujours des limites.

La proposition de loi a été baptisée Active Cyber Defense Certainty Act (ACDC) et autoriserait de manière limitée des organisations (donc pas des citoyens) d’identifier des hackers en dehors de leur réseau, d’infiltrer leurs systèmes et de détruire les données volées. Elles pourraient également déterminer l’emplacement physique des agresseurs.

Cette proposition de loi se trouve encore à un stade précoce. On ne sait donc pas encore clairement si elle gardera sa forme actuelle. Elle incorpore aussi des limites. C’est ainsi qu’elle ne prévoit un ‘rétro-piratage’ que si tout se déroule sur le territoire américain et que si les entreprises assument leur responsabilité en cas de dommages occasionnés à l’infrastructure de tiers innocents. Le ‘rétro-piratage’ devra en outre être signalé au FBI, qui se chargera alors de contrôler si l’action ne court-circuite pas une enquête déjà en cours.

Libre détention de (cyber)-armes

La question du ‘rétro-piratage’ est débattue depuis quelque temps déjà aux Etats-Unis et devrait donner une plus grande réactivité aux entreprises. Mais la question est de savoir si la loi aura vraiment une utilité. C’est ainsi qu’il n’est pas impensable que des pirates lancent désormais automatiquement des attaques via un serveur européen ou asiatique, afin d’éviter d’être rétro-piratés.

En même temps, le risque est grand qu’un tas de ‘cyber-armes’ qui passent inaperçues pour l’instant, deviennent subitement largement disponibles au niveau commercial et ne puissent pas toujours être contrôlées par les autorités américaines ou soient utilisées de façon légitime.

Sur Twitter, on établit d’une part une comparaison avec le droit d’abattre une personne qui s’est introduite par intrusion dans le bien d’autrui. Mais d’autre part aussi et par analogie avec la libre détention d’armes aux Etats-Unis, conférant le droit aux Américains de se défendre et donc d’acheter des armes. Il convient cependant de faire observer que ce dernier argument débouche plus souvent sur des fusillades inutiles que sur la prévention de délits.

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