Les entreprises technologiques progressent dans leur combat contre les messages haineux

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Els Bellens

Les entreprises technologiques suppriment, en Europe du moins, plus rapidement et plus efficacement les messages de haine qu’il y a deux ans encore. YouTube et Facebook surtout se distinguent sur ce plan. Voilà ce qui ressort d’un rapport de la Commission européenne.

Selon ce rapport, 89 pour cent des messages rapportés sont analysés dans les 24 heures. Quelque 72 pour cent des messages, qualifiés de haineux et donc illégaux, seraient ensuite supprimés. C’est nettement plus que quand l’UE a commencé à contrôler ce genre de message. En 2016, les proportions étaient encore de 40 pour cent de messages rapportés qui étaient examinés dans les 24 heures, et de 28 pour cent de messages supprimés.

La Commission a établi son bilan eu égard au code de conduite volontaire qu’elle avait mis au point, il y a deux ans et demi, à propos des messages technologiques. L’objectif était de se focaliser spécifiquement sur les messages de haine. Les signataires, dont Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube, avaient alors promis de supprimer davantage de messages et vidéos à problème et de tenter de contrôler la majorité des avis sur les messages haineux dans les 24 heures.

Selon la Commission, cette approche semble bien fonctionner. Facebook se distinguerait tout particulièrement avec 93 pour cent d’avis reçus à propos de messages haineux, examinés dans les 24 heures. De son côté, YouTube a supprimé davantage de messages de haine que Facebook (85 pour cent contre 82) et a contrôlé 81 pour cent des avis reçus.

Pour sa part, Twitter apparaît comme le réseau social le moins strict dans le rapport. Elle a contrôlé 88 pour cent des avis reçus dans les 24 heures, mais a supprimé seulement 43 pour cent des messages qualifiés de haineux. Ce n’est toutefois pas une réelle surprise. La plate-forme, sur laquelle le président Donald Trump notamment dépose ses propos tapageurs, est depuis assez longtemps déjà aux prises avec les messages de haine et un langage virulent, et elle se montre assez laxiste dans l’exclusion de comploteurs d’extrême-droite. Tout cela semble donc aller de pair avec la définition de ‘hate speech’ utilisée par Twitter.

En général, le rapport de la Commission est plutôt positif, puisqu’elle observe un progrès. “Cette évaluation montre que la collaboration entre les entreprises et la société civile peut donner des résultats”, déclare Andrus Ansip, commissaire européen en charge du marché numérique unifié. Le rapport signale encore que les entreprises pourraient mieux faire au niveau du feedback. A peine un quart des personnes signalant des messages de haine à YouTube, ont reçu une réponse par exemple.

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