Les compteurs intelligents toujours plus sous pression

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Il n’y a pas qu’en Belgique que le doute et la résistance croissent vis-à-vis des compteurs intelligents. Les coûts, les avantages, la sécurité, le respect de la vie privée, voire les soins de santé sont en effet autant de points délicats qu’ils posent. L’intention de la ministre de l’énergie Freya Van den Bossche de postposer le timing d’installation à grande échelle des compteurs intelligents pour mesurer la consommation de courant, semble s’inscrire dans une vague de doute nettement plus importante.

Il n’y a pas qu’en Belgique que le doute et la résistance croissent vis-à-vis des compteurs intelligents. Les coûts, les avantages, la sécurité, le respect de la vie privée, voire les soins de santé sont en effet autant de points délicats qu’ils posent.

L’intention de la ministre de l’énergie Freya Van den Bossche de postposer le timing d’installation à grande échelle des compteurs intelligents pour mesurer la consommation de courant, semble s’inscrire dans une vague de doute nettement plus importante. Ces compteurs intelligents sont poussés par les entreprises et distributeurs d’énergie dans l’optique d’une meilleur harmonisation de la consommation et de la production de courant avec, à la clé, des avantages en termes d’écologie et de fixations tarifaires flexibles. L’Europe leur emboîte le pas avec une directive qui prévoit l’installation de ces compteurs chez l’immense majorité des consommateurs.

Aujourd’hui, il apparaît que dans de nombreuses régions, y compris en dehors de la Belgique, l’on mette en cause les coûts et les avantages possibles de l’opération. C’est ainsi que l’état américain du Vermont a récemment décrété que les consommateurs peuvent refuser un compteur intelligent sans être pour autant contraints de payer un supplément (comme c’est le cas habituellement). Au Canada, quasiment 6 pour cent des consommateurs dans l’état de la Colombie britannique se sont opposés à l’installation d’un compteur intelligent. En Grande-Bretagne également, il y a des comtés, où les habitants protestent contre l’introduction de ces compteurs.

Chaque fois se posent les mêmes questions à propos des coûts d’une telle installation à grande échelle. Chez nous, cela devrait se chiffrer à quelque 40 euros par an pendant 20 ans, compensé par un montant d’avantages incertain. En effet, l’on retrouverait la plupart de ces avantages du côté du producteur et du distributeur, mais peu du côté du consommateur. Ce dernier n’aurait pas lui-même (ou moyennant supplément) une meilleure vision de sa consommation et aurait à faire à un méli-mélo de systèmes de tarification liés à des dates. Concrètement, l’on évoque à l’étranger aussi la longévité assurément plus courte de ces compteurs, de sorte qu’il y aurait des coûts de remplacement plus rapidement que prévu. C’est ainsi que l’on a calculé dans l’état canadien de la Colombie britannique que les coûts atteignent déjà 1,6 milliard de dollars canadiens contre une économie de 560 millions de dollars sur 20 ans, alors que les compteurs devraient être remplacés au bout de 15 à 20 ans déjà.

En outre, de plus en plus de questions se posent à propos de l’utilisation et de la protection des données obtenues. Même aux Etats-Unis, l’on évoque des problèmes de respect de la vie privée. En Belgique, les compteurs intelligents ont même reçu le prix ‘Big Brother’ de la Ligue des Droits de l’Homme en raison de l’abus possible des informations qu’ils donnent et de l’absence de possibilité de refuser ce genre de compteur.

Aux Etats-Unis, l’on se penche également sur d’éventuels problèmes de santé liés aux ondes radio qu’émettent les compteurs utilisés, et ce malgré les assurances selon lesquelles les appareils certifiés sont sûrs.

En Belgique, l’on effectue déjà des tests (notamment dans les communes du grand Malines), et les principaux acteurs en Flandre se sont regroupés au sein d’une Smart Grids Platform . Il est plus qu’évident en tout cas que les compteurs intelligents doivent proposer davantage de clarté à propos de leurs avantages et de leurs données, avant d’être réellement acceptés à grande échelle.

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