Les collaborateurs d’Amazon votent contre la création d’un syndicat

Pieterjan Van Leemputten

On n’en est encore qu’au dépouillement de la moitié des votes, mais tout semble indiquer que les collaborateurs américains d’Amazon s’opposent à la fondation d’un syndicat et ce, malgré les conditions de travail déplorables.

Dans un entrepôt d’Amazon situé en Alabama, on a procédé ces derniers mois à un scrutin portant sur la création ou non d’un syndicat. Si le oui l’emporte, cela pourrait avoir d’importantes conséquences tant pour le personnel que pour Amazon. Les travailleurs s’en trouveraient plus forts pour dénoncer leurs conditions de travail.

Mais il semble à présent que les votes fassent pencher la balance en faveur d’Amazon. Selon The New York Times, la moitié environ des votes ont été dépouillés jeudi soir. 3.215 des 5.805 électeurs se sont déjà exprimés. Actuellement, 1.100 voix désapprouvent la création d’un syndicat et 463 l’approuvent.

Le processus s’avère très lent. Les travailleurs pouvaient se prononcer entre début février et fin mars, mais leurs voix sont aussi contrôlées par Amazon et le Retail, Wholesale and Department Store Union. Ce faisant, quelque cinq cents votes seraient contestés surtout par Amazon, selon le New York Times et l’agence Reuters. En cas d’une trop faible différence de voix, elles seront recomptées.

Il est étonnant que le personnel s’oppose à la création d’un syndicat, quand on sait qu’Amazon impose à ses employés des objectifs particulièrement stricts. Cela va si loin qu’il existe des preuves que des chauffeurs font leurs besoins dans leur camionnette de livraison. Et c’est sans compter un projet consistant à filmer les travailleurs pour contrôler ce qu’ils font.

L’année dernière, il y eut également des plaintes à propos du corona. L’entreprise versa initialement certes des primes supplémentaires, mais omit de prendre diverses mesures de sécurité. Les nouveaux travailleurs aux prises avec la pression reçurent un bonus, alors que le personnel en place dut se satisfaire d’un chèque de maximum 25 dollars.

Amazon même s’oppose à ces propos. Sur Twitter, elle a permis par exemple à un groupe de travailleurs sélectionné de s’exprimer positivement à propos de leur emploi en faisant allusion à des directives toutes faites montrant qu’il s’agit d’un lieu de travail agréable. Amazon avait dans le passé également promis une prime de départ aux membres de son personnel qui voulaient créer un syndicat.

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