Les applis engloutissent-elles vraiment les bénéfices sur les SMS?

Pieterjan Van Leemputten

Whatsapp, Skype, Facebook et d’autres font en sorte que les opérateurs gagnent moins d’argent sur les SMS. Mais est-ce aussi le cas en Belgique?

L’année dernière, l’on a envoyé dans le monde plus de messages par l’intermédiaire d’applis que via les SMS classiques. Quelque 19,1 milliards par jour contre 17,6 milliards de SMS. Voilà ce que nous apprend une enquête effectuée par Informa.

Ce qui précède mérite cependant d’être quelque peu nuancé. En Belgique, tout semble indiquer que les opérateurs ne perdent pas d’argent à cause du succès des applis à messages.

Belgacom: 450 millions par an

Selon son rapport annuel 2012, Belgacom a tiré pas moins de 342 millions d’euros des SMS auprès des consommateurs. Il convient d’y ajouter 108 millions d’euros émanant du marché professionnel. Cela représente une hausse de respectivement 6,9 et 10,3 pour cent. Le nombre de messages moyen augmente aussi et ce, tant sur le marché résidentiel que sur le marché professionnel.

Virtuellement illimité

Les opérateurs en Belgique se sont rendu compte qu’ils peuvent fidéliser les clients aux SMS, s’ils peuvent en envoyer un nombre virtuellement illimité pour un forfait. Cela évite que les applications en ligne provoquent aujourd’hui un recul massif, comme c’est davantage le cas dans d’autres pays. Quand les SMS rapportent-ils le plus aux opérateurs? Notamment quand l’on en envoie de l’étranger, surtout en dehors de l’UE. Ou quand l’on participe à des concours de SMS.

Le SMS va-t-il disparaître?

Il est douteux que le SMS disparaisse d’ici quelques années et ce, pour plusieurs raisons. Primo, le SMS est un standard pour tous les opérateurs et quel que soit l’appareil utilisé. L’on peut recevoir avec un appareil Nokia des années 90 un message qui a été envoyé par un Samsung Galaxy S4.

Secundo, il y a le fait que malgré la révolution du smartphone, une partie de la population conservera toujours un GSM classique.

Et les opérateurs alors? Ils gagneront à terme peut-être moins sur le SMS, mais ce dernier n’a jamais été quelque chose de très coûteux. C’est ainsi que l’auteur William Poundstone expliquait il y a quelque temps déjà dans son livre Priceless: The Myth of Fair Value (and How to Take Advantage of It) qu’un SMS est envoyé dans la partie inutilisée d’un canal de contrôle employé pour la maintenance du réseau GSM. Le coût du SMS est donc marginal pour les opérateurs. Dans le pire des cas, ils perdront bientôt une source de revenus lucrative.

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