Lernout: “C’est un débat comptable, pas une fraude organisée”

Jo Lernout, l’un des fondateurs de l’entreprise de technologique vocale L&H, était encore et toujours convaincu de son innocence avant l’arrêt de la procédure pénale.

Jo Lernout, l’un des fondateurs de l’entreprise de technologique vocale L&H, était encore et toujours convaincu de son innocence avant l’arrêt de la procédure pénale.

“Il s’agit d’un débat comptable et pas d’une fraude organisée”, a-t-il déclaré avant ce week-end à l’émission flamande Terzake et à la station régionale WTV-focus. Les parties civiles ne doivent plus attendre de l’argent de sa part, même si Deminor espère encore un arrangement à l’amiable.

“Nous avons commis des erreurs, mais d’autres nous ont donné le coup de grâce”, estime Lernout. Dans une interview accordée au journal De Tijd, il pointe un doigt accusateur vers Philippe Bodson, le dernier directeur de L&H. “Il a conclu un accord bancal avec les Américains et avec les banques belges qui ont encore gagné des millions d’euros sur la faillite de L&H. Mais je n’ai pas pu expliquer cet aspect lors du procès. Une occasion manquée”, ajoute-t-il.

Après l’échec de ses jouets-cobayes et de sa fabrique de chocolats aux Philippines, Lernout est conscient qu’il ne pourra plus connaître de succès en affaires: “Chaque fois que j’ai besoin de capital, aucune porte ne s’ouvre. Je dois me rendre compte que je ne peux plus rien créer.”

Lernout informe clairement les personnes grugées qu’ils ne doivent pas attendre le moindre argent de sa part. “Je ne possède plus rien et je devrai vivre de ma pension. Ma compagne lave la vaisselle dans une cuisine. Tout ce que nous gagnons, est dépensé dans la nourriture. Je ne suis pas un fraudeur et je n’ai plus d’argent. Le tribunal et les associations d’intérêts se trompent de personne”, se plaint-il. Il ne comprend pas non plus ce que veulent Deminor et les autres groupements d’assistance judiciaire: “Ils ont des attentes nettement trop élevées.”

Arrangement

Bernard Thuysbaert de Deminor a déclaré à Terzake qu’il espère un arrangement à l’amiable et pas des procédures civiles interminables: “KPMG et Dexia y sont arrivées aux Etats-Unis, pourquoi pas en Belgique?” Et d’indiquer que l’arrêt représente un possible précédent. “Tous les feux clignotants n’ont pas fonctionné”, a-t-il affirmé en visant ainsi KPMG. “Et que se passera-t-il si une banque ne peut à l’avenir plus croire dans une entreprise incapable de présenter tous ses résultats?”

A propos de Lernout, Thuysbaert est formel: “Il se trompe sur les accusations. Tout le monde reconnaît qu’il y avait de la technologie, mais quatre-vingts pour cent du chiffre d’affaires était fictif début 2000. Lernout a accumulé une dette de 700 millions d’euros auprès des banques. Il n’a jamais pu les rembourser.”

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