Le tortillard

Est-ce un hasard s’il n’y avait cette semaine que des omnibus entre Bruxelles et Malines? De quoi démontrer qu’il faut investir d’urgence dans les chemins de fer?

Est-ce un hasard s’il n’y avait cette semaine que des omnibus entre Bruxelles et Malines? De quoi démontrer qu’il faut investir d’urgence dans les chemins de fer?

30 millions EUR par an, c’est le montant investi par Infrabel dans le système de freinage automatique TBL1+. D’ici 2013, pas avant trois ans donc, 80 pour cent des mille points de signalisation sélectionnés (en tout, il y en a 9.000) en seront équipés. Si je compte bien, au cours des prochaines années, 90 millions EUR seront injectés dans un système qui ne couvrira même pas la totalité des endroits à risque. Et c’est sans parler des installations dans les trains mêmes.

De tels montants permettent cependant des comparaisons aisées. 120 millions EUR, c’est à peu près le prix estimé de la nouvelle gare de Mons. Quant à la prestigieuse gare de Liège, conçue par le réputé architecte Calatrava, elle a coûté pas moins de 312 millions EUR…

Il convient quand même de définir des priorités, non? Les investissements, c’est une chose, mais la vision, la perspicacité et l’expérience, c’en est une autre. Quel que soit l’ex-cabinettard qui portera la responsabilité des mauvaises décisions, il lui faut un objectif grand-angle pour prendre les décisions technologiques.

Jusqu’à présent, l’Europe n’a introduit avec succès qu’une seule technologie. Le réseau GSM est entre-temps déployé dans le monde entier, mais cela a aussi pris dix ans avant qu’il ne démarre réellement. Lorsque les premiers réseaux furent opérationnels en 1991, il n’y avait même pas d’appareil. GSM signifiait à l’époque encore ‘God Send us Mobiles’.

Le réseau numérique TETRA pour les services de police et d’assistance n’est installé que dans une poignée de pays. Chez nous aussi, le réseau ASTRID éprouve toutes les peines du monde à accrocher de nouvelles applications data. Pour les fournisseurs, la portée du projet est simplement trop faible pour continuer à investir fortement dans la nouvelle technologie. L’Europe n’a donc pas une trop bonne réputation sur ce plan-là non plus.

Faire un choix technologique ne se fait certes pas en deux coups de cuillère à port, mais cela ne peut prendre quatre ou cinq hivers comme dans notre pays. La lenteur est en effet néfaste et conduit à des catastrophes comme celle de Buizingen. Pécrot, c’était il y a quasiment dix ans déjà, et l’on n’aura pas de système efficace installé avant 2013. Nous continuons d’avancer à la vitesse du ‘tortillard’.

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