“Le secteur technologique toujours caractérisé par une croissance nulle”

Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Au premier trimestre de 2014, l’industrie technologique, traditionnellement un bon indicateur de notre économie, n’affiche pas encore une croissance réelle. Voilà ce qui ressort d’une mise à jour conjoncturelle de la fédération technologique Agoria.

Au premier trimestre de 2014, l’industrie technologique, traditionnellement un bon indicateur de notre économie, n’affiche pas encore une croissance réelle. Voilà ce qui ressort d’une mise à jour conjoncturelle de la fédération technologique Agoria. “Il n’est pas encore question d’une véritable reprise”, déclare le CEO Marc Lambotte. “Si notre pays veut croître à nouveau, il faut un boost de compétitivité: le handicap des coûts salariaux doit disparaître, et les investissement doivent être récompensés.”

Agoria invite les partis politiques à terminer rapidement leurs discussions de coalition en vue de former de nouveaux gouvernements. “Une révision en profondeur s’avère nécessaire pour maintenir notre économie debout dans le concert concurrentiel international. Les nouveaux gouvernements dirigeront de préférence leurs mesures vers les nombreuses entreprises qui jour après jour se battent sur les marchés étrangers.”

Agoria représente les entreprises technologiques de notre pays qui constituent conjointement quelque 275.000 emplois. Ce qui caractérise ces entreprises, c’est leur haut degré d’exportation: plus de deux tiers de leur production et de leurs services sont destinés à l’exportation. Ce sont précisément ces entreprises qui ont ces dernières années toujours davantage souffert des coûts d’exploitation élevés dans notre pays, ce qui entraîne notamment des restructurations et des fermetures.

L’industrie technologique éprouve toujours des difficultés en 2014, comme il ressort d’une mise à jour conjoncturelle d’Agoria. En 2013, le chiffre d’affaires a régressé de 5,7 pour cent et au premier trimestre de cette année, l’activité était au même niveau que celui atteint au dernier trimestre de 2013. Les prochains mois ne s’annoncent pas meilleurs car la confiance des entrepreneurs dans l’industrie recule encore ces derniers temps.

La production des entreprises de construction de machines illustre le mieux cette croissance nulle avec des chiffres légèrement positifs de 0,4 pour cent. En 2013, ce domaine avait régressé de 3,5 pour cent. Le recul des exportations en est la cause. Les entreprises spécialisées dans la technologie des matériaux (-3%) et dans les systèmes et solutions énergétiques (-3,1%) connaîtront encore des problèmes cette année après des chiffres négatifs enregistrés en 2013.

Le fait que malgré tout, l’on en arrive à une croissance nulle au premier trimestre, est dû aux meilleures performances de l’industrie aéronautique et aérienne (+ 9,4%) et du ‘contracting’ (+7,7%) notamment, des domaines structurellement sains ou qui profitent de la tendance à l’externalisation. Le secteur des services ICT flirte également avec la croissance nulle en réalisant un progrès minime de 0,3%.

L’activité dans les entreprises automobiles a connu une reprise par rapport à l’an dernier, mais cela est dû à l’activité minimale de Ford Genk et des fournisseurs en 2013. En raison de la fermeture imminente de cette entreprise d’assemblage, l’activité risque encore de régresser en 2014.

Une croissance nulle ne génère pas d’emplois Pour la création d’emplois, il faut une croissance moyenne de 2 pour cent au moins. Agoria espère donc que les nouvelles coalitions et que le prochain gouvernement fédéral seront rapidement opérationnels.

Marc Lambotte cite deux points de travail essentiels pour le nouveau gouvernement: “Il faut au cours de cette législature prendre à bras le corps la suppression totale du handicap salarial vis-à-vis des pays voisins, qui représente aujourd’hui 16,5%. Un volet de compétitivité plus ambitieux qu’avec le précédent gouvernement est absolument nécessaire. Pour les réductions de charges, il convient de se concentrer sur les entreprises qui doivent affronter la concurrence internationale.

Un second point de travail est de veiller à assurer un climat fiscal attractif pour les investissements dans les actifs tant matériels qu’immatériels. Un choix évident pour l’industrie, le principal moteur de croissance de notre économie, est l’une des clés fondamentales du bien-être”, conclut Lambotte.

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