Le réseau bitcoin consomme annuellement plus d’énergie que l’Irlande
Le bitcoin est bien parti pour valoir 10.000 dollars. Mais cette popularité va aussi de pair avec un réel problème: la création et le traitement de la crypto-monnaie exigent de gigantesques quantités d’électricité.
La vogue de la crypto-monnaie bitcoin est occupée à prendre d’incroyables proportions, puisque sa valeur dépasse à présent les 9.000 dollars. Mais le réseau même et la chaîne de blocs qui soutient la monnaie, nécessitent massivement du courant. Le site web Digiconomist tient à jour la quantité d’énergie requise pour le traitement des crypto-transactions et a calculé que le contrôle de ces dernières dans le réseau bitcoin a besoin de 30,14 térawatts heure (tWh) par an, soit 30,14 milliards de kilowatts heure, ce qui est énorme. Plus que ce que consomment 19 pays européens en un an par exemple. Pas la Belgique car notre pays n’est pas un pays économe en la matière (80 tWh par an). Mais bien l’Irlande (25 tWh par an). Ou la Slovaquie (27,9 tWh). Sur le plan de la consommation énergétique, le bitcoin se situe juste après le Danemark (32 tWh).
Sur base de cette consommation électrique, chaque transaction en bitcoins utiliserait quelque 300 kWh de courant. On peut donc affirmer que la crypto-monnaie n’est pas un moyen de paiement économique. Le journal britannique The Guardian établit une comparaison avec les cartes de crédit Visa. L’un des centres de données de Visa aux Etats-Unis tournerait sur quelque 2 pour cent de l’énergie requise par le réseau bitcoin. Or ce genre de centre de données règle quelque 100 millions de transactions par jour, alors que le réseau bitcoin en est à un maximum de 350.000 transactions quotidiennes.
Comment est-ce possible?
L’une des raisons expliquant cette forte consommation d’énergie réside dans la manière dont les transactions sont traitées. En bref, chaque transaction est vérifiée et insérée dans une chaine cryptée, la chaîne de blocs (blockchain). Chaque utilisateur peut ensuite placer une copie de l’ensemble de cette chaîne sur son ordinateur. Le travail de calcul sous-jacent à tout ce cryptage et le contrôle des transactions effectué par des ‘miners’, à savoir des ordinateurs qui s’assurent que tout continue de tourner, sont à leur tour récompensés par de la nouvelle monnaie. Il s’agit souvent d’appareils spécialisés qui effectuent de lourds traitements toute la journée durant et dont le seul but est d’extraire (mining) de nouvelles crypto-espèces. A présent que la valeur du bitcoin croît à toute vitesse, il y a aussi davantage de ‘miners’, qui utilisent leur ordinateur pour aider à faire tourner le réseau. Mais la valeur du bitcoin ne grimpe pas proportionnellement à la quantité de transactions. Et donc, dans des périodes comme celle-ci, où la valeur du bitcoin est très élevée, c’est comparativement une gigantesque quantité d’énergie qui est utilisée par transaction.
Dans la pratique
En période d’économie d’énergie et… d’éoliennes, on peut donc en conclure que les crypto-monnaies ne sont absolument pas une technologie écologique. Au contraire. Actuellement, ces monnaies ne sont encore guère utilisées pour des transactions ‘ordinaires’. Elles le sont principalement par des investisseurs et servent de monnaies alternatives pour les transactions financières en ligne par exemple. Mais si vous deviez décider d’utiliser demain le bitcoin pour vous acheter une bouilloire par exemple, vous savez à présent que le traitement de votre opération de paiement engloutirait autant d’énergie que de faire des milliers de tasses de thé avec ladite bouilloire.
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