Le Portugal lance une eID d’inspiration belge

La “cartão de cidadão” a l’accent belge. Les autorités portugaises, inspirées par notre expérience pionnière en matière de carte d’identité électronique, ont signé un accord de collaboration avec FedICT.

Le Premier Ministre Portugais a lancé hier aux Açores le déploiement d’une “carte de citoyen” électronique. L’archipel a été choisi comme zone pilote, avant une extension sur une période de cinq ans à l’ensemble de la population portugaise. Une large délégation belge était présente sur l’île de Faial pour saluer cette eID “cousine” (sorte de clin d’oeil à l’histoire puisque les premiers habitants de l’île étaient des Flamands, au quinzième siècle).Anabela Perdoso, responsable du déploiement de cette carte, a en effet expliqué que les contacts entretenus depuis un an et demi avec les autorités belges ont largement influencé les choix portuguais. On retrouve d’ailleurs comme partenaire technologique la société belge [Zetes, qui en association avec Gemalto, s’engage pour une durée initiale de 7 ans]. Les principales différences avec l’eID belge sont l’absence d’un numéro national unique (interdit par la loi portuguaise) et la présence d’une fonction d’identification biométrique par empreinte digitale (technologie de vérification offline dite “match-on-card”).HarmoniserLes autorités belges et portugaises ne comptent pas en rester là puisque le FedICT et son alter-ego ont signé un accord de collaboration. “Il s’agit d’une grande première,” a souligné Jan Deprest, le président de FedICT. Le but, selon les deux alliés, n’est pas uniquement de partager des compétences en matière d’e-gouvernement, mais à terme de développer certaines applications en commun. Jan Deprest pense typiquement à des applications dans un cadre européen, qui garantissent une interopérabilité entre états, par exemple en matière d’accès à des informations judiciaires.En fait, les deux “petits pays” veulent par cet accord montrer l’exemple en matière d’harmonisation des approches d’identification au niveau européen. On sait que beaucoup de pays européens préparent actuellement le lancement d’une eID. Le risque serait de se retrouver avec une multitude de systèmes incompatibles et l’apparition de nouveaux standards qui remettraient en question les investissements réalisés par des pays pionniers comme la Belgique. Le FedICT est également en discussion avec les autorités néerlandaises. Un “accord de fait” existe déjà. “Il faut prendre les devants,” insiste Jan Deprest. Une étape importante, en mai, sera le lancement d’un appel d’offre européen touchant justement à l’interopérabilité des moyens d’identification. En juillet, la présidence de l’Union européenne sera … portugaise et sa Secrétaire d’Etat à l’informatisation a affirmé aux Açores que l’eID en sera une priorité.PromotionL’accord belgo-portugais ne comporte aucun volet financier. “C’est du ‘give & take’,” souligne Jan Deprest, le ‘give’ étant pour l’instant surtout du côté belge. Mais il y a bien des retombées sonnantes et trébuchantes pour des sociétés belges, Zetes en premier lieu mais il pourrait y en avoir d’autres. D’après son président, un service public comme FedICT se doit aussi de stimuler l’économie ICT belge.

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