Le chemin de croix de Belgacom

Les négociateurs de la future coalition gouvernementale orange-bleu abandonnent Belgacom et ouvrent les portes des tours bruxelloises de l’opérateur dominant à des ‘partenaires industriels’…

Les négociateurs de la future coalition gouvernementale orange-bleu abandonnent Belgacom et ouvrent les portes des tours bruxelloises de l’opérateur dominant à des ‘partenaires industriels’…

Concrètement, la législation selon laquelle l’Etat belge doit disposer de la moitié des actions plus une sera adaptée. Reste que dans les couloirs de la Rue de la Loi, personne n’a d’idée précise sur le profil de ce partenaire. Il n’empêche que la ‘vache à lait’ Belgacom commence à présenter des signes de tarissement. D’autant que la dernière ‘traite’ a été spectaculaire sous la forme d’un dividende intermédiaire de 170 millions EUR et du rachat d’actions pour 230 millions EUR supplémentaires. Comme l’Etat dispose toujours de 53% du capital, ces opérations vont rapporter plus de 200 millions EUR au Trésor. Soit la somme nécessaire au financement du déficit budgétaire affiché par le Ministre de la Défense André Flahaut. En revanche, l’ardoise budgétaire laissée par le gouvernement violet de 1,5 milliard EUR ne sera lui pas comblé.

Avec qui Belgacom pourrait-il s’associer? Avec un opérateur télécom étranger? Le refrain de la ‘consolidation stratégique’ est connu: le partenariat avec Ameritech, SingTel et Tele Danmark n’a produit que peu de résultats. Les investissements ont été sensiblement réduits et les bénéfices ont filé à l’étranger. Outre-Moerdijk, toute velléité de rapprochement avec Bruxelles a été abandonnée. KPN n’est plus intéressé par Belgacom. Pour les géants que sont la britannique BT, la française France Télécom ou l’allemande Telekom, notre pays fait figure de nain. Belgacom ne pourrait devenir qu’une filiale, une sorte de Belgian IntraNet (BIN) à l’instar du rachitique Win en Wallonie.

La seule solution semble donc de ‘parquer’ une part de la participation publique dans Belgacom. Ainsi, Bruxelles pourrait céder 25% à un investisseur en capitaux, une banque par exemple, de préférence belge. Fortis, pour citer un nom. Plutôt que de se tourner vers un Mo-loch américain. Regardez la situation de Tele Danmark depuis sa reprise par KKR. L’opérateur danois, à l’époque actionnaire de Belgacom, est aujourd’hui au bord de la faillite après avoir distribué des bénéfices astronomiques et avoir freine au maximum ses investissements. Une piste à éviter donc. Le chemin de croix donc pour Belgacom, en espérant qu’il se relèvera. Honnêtement, Belgacom aurait dû être abandonnée depuis bien longtemps. Cette situation aurait mieux valu pour Belgacom même, pour les opérateurs alternatifs et pour la concurrence en Belgique que l’octroi de dividendes destinés à boucher des trous.

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