Le Cambodge va contraindre le trafic internet à passer par une passerelle gouvernementale

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Pieterjan Van Leemputten

Cette mesure obligera tous les fournisseurs internet du pays à se soumettre à une censure rapide de la part des autorités.

Le Cambodge va contraindre tous les acteurs internet et entreprises télécoms à faire transiter leur trafic internet via une passerelle (‘gateway’) nationale et ce, à partir de février 2022. Cette passerelle filtrera tout le trafic entrant là où cela s’avérera nécessaire, ce qui revient dans la pratique à l’application d’une censure telle qu’elle est pratiquée en Chine. Certains sites web ou applis ne seront ainsi plus accessibles.

Cette annonce a été effectuée notamment via la page Facebook du conseil des ministres cambodgien. Selon le site The Register, qui a traduit le texte publié, elle a formellement comme but de conserver l’efficience et l’effectivité du montant de la dette nationale, de la sécurité nationale, de l’ordre social et de la culture.

L’année prochaine, les fournisseurs internet devront adapter leurs lignes de façon à envoyer tout leur trafic vers la passerelle, dont ils devront eux-mêmes s’acquitter de l’utilisation. Les entreprises qui refuseront, courront le risque que leurs comptes en banque soient gelés ou que leurs licences soient retirées.

En théorie, il existe cependant une procédure d’appel pour s’opposer au filtrage du contenu, mais la décision doit être prise par un comité spécial. Il ne s’agit de toute façon que d’une possibilité théorique. Le Cambodge est gouverné par un parti unique qui dispose de tous les sièges au parlement, après que les principaux membres du parti d’opposition aient été mis hors jeu il y a quelques années déjà.

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