Le baron de la drogue El Chapo dénoncé par son expert IT

El Chapo © Reuters
Els Bellens

Joaquin Guzman, alias ‘El Chapo’, le sinistre responsable du cartel de la drogue Sinaloa, aurait été arrêté avec l’aide de son expert IT. Le FBI a en effet pu mettre sur écoute des centaines de communications téléphoniques du baron de la drogue, après avoir réussi à gagner la confiance de son administrateur de réseau.

Joaquin Guzman a été appréhendé en 2016 au Mexique et se trouve actuellement à New York, où se tient son procès depuis deux mois déjà. Une partie importante de la charge de la preuve dans cette affaire est constituée par les centaines de conversations téléphoniques entre Guzman et ses collaborateurs. La police fédérale américaine a pu les mettre sur écoute en gagnant la confiance d’un certain Cristian Rodriguez, l’auteur du réseau crypté de Guzman.

Rodriguez a créé pour El Chapo un réseau de communication sécurisé basé sur un système VoIP crypté et fermé. Il a été choisi, parce qu’il avait auparavant fourni des services similaires au baron de la drogue colombien Jorge Cifuentes. Guzman a pu ainsi se connecter au réseau via son propre wifi et effectuer des communications cryptées avec ses clients et ses collaborateurs, sans que les autorités puissent écouter.

Le fait qu’un nombre quand même énorme de communications soient reproduites au tribunal de New York, est dû à la… loyauté de Rodriguez. L’homme, qui a entre-temps été à la base de ‘réseaux sécurisés pour des barons de la drogue’, a en effet fini par vendre son système à un policier fédéral américain qui s’était fait passer pour un gangster russe. Après un certain temps, les agents parvinrent cependant à le convaincre de travailler sous couverture pour eux.

En tout, le FBI a mis sur écoute quelque 1.500 communications téléphoniques entre avril 2011 et janvier 2012 et ce, avec l’aide du Team High Tech Crime néerlandais, selon le journal Volkskrant. Après que Rodriguez ait changé de camp, il déménagea en effet les serveurs VoIP supportant le réseau de Guzman du Canada, qui possède une législation très stricte en matière de confidentialité, vers un centre de données aux Pays-Bas. Nos voisins se seraient montrés très souples vis-à-vis des demandes de mise sur écoute, alors que les services de police néerlandais entretiendraient de bonnes relations avec leurs homologues américains, ce qui a déjà été démontré dans des affaires antérieures.

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