L’autre ‘or noir’ recyclé
En pleine période d’explosion des ‘pointcoms’, des milliers de jeunes entrepreneurs – et autant d’investisseurs – croyaient pouvoir gagner très vite beaucoup d’argent grâce en se lançant dans la technologie internet.
L’économie traditionnelle était complètement dépassée, à les entendre. Quiconque voulait désormais réussir dans les affaires devait sauter dans le train e-business. Aujourd’hui, on sait ce qu’il en est advenu. Et les idées les plus originales émanent parfois encore de la (pseudo) ancienne économie. L’une des histoires à succès concerne ainsi le remplissage et le recyclage des cartouches d’encre vides. Certes, il ne s’agit pas là d’une activité des plus spectaculaires. Qu’à cela ne tienne, elle permet aujourd’hui aux petits futés de gagner plus que raisonnablement leur vie, semble-t-il. Tout en étant bénéfique pour notre environnement. C’est ainsi que la PME Empty Cartridges Collection de Zonhoven recycle les cartouches d’encre vides et les expédie ensuite vers des entreprises britanniques, américaines et d’Extrême Orient. Qui achètent à prix fort ces cartouches vides. Une fois remplies, ces mêmes cartouches sont ensuite remises sur le marché par Empty Cartridges Collection – à des prix jusqu’à 40% inférieurs à ceux pratiqués par les fabricants d’imprimantes officiels. Ces derniers – c’est depuis longtemps un secret de polichinelle – tirent en effet leur marge de la vente des cartouches d’encre et pas des imprimantes (proposées à prix plancher). Les chiffres démontrent que le ‘business model’ de l’or noir recyclé est très ingénieux. La petite entreprise de Zonhoven a été fondée il y a un an et demi, et depuis lors, son chiffre d’affaires a été multiplié par quatorze, excusez du peu. La part de marché des cartouches recyclées est actuellement déjà estimée entre 10 et 15% et continue de croître. Il va de soi que les fabricants adaptent leurs stratégies en conséquence (diminution des prix, logiciels ne permettant aux imprimantes que de fonctionner avec les cartouches officielles) pour contrer la menace, mais il y a gros à parier que les “recycleurs” sont là pour rester. Sexy ou pas…
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