L’Amérique du Sud pas vraiment ravie de l’attribution de .amazon à Amazon

Drone view of the Jaraua river, at Mamiraua Sustainable Development Reserve in Amazonas state, Brazil, on June 28, 2018. / AFP PHOTO / Mauro Pimentel
Pieterjan Van Leemputten

Plusieurs pays d’Amérique du Sud fustigent le fait que le géant de la vente au détail Amazon se voit allouer le monopole sur l’extension internet .amazon.

L’ICANN, l’institution qui décide des noms de domaine sur internet, a expliqué la semaine dernière qu’Amazon aurait le droit exclusif sur l’utilisation des adresses internet .amazon. Voilà qui n’a pas plu du tout aux présidents du Pérou, de la Colombie, de l’Equateur et de la Bolivie, des pays où coule le fleuve Amazone. Quant au Brésil, qui abrite la plus grande partie du cours de l’Amazone et la forêt amazonienne, il avait précédemment déjà exprimé son mécontentement.

Les quatre présidents – Martin Vizcarra pour le Pérou, Ivan Duque pour la Colombie, Lenin Moreno pour l’Equateur et Evo Morales pour la Bolivie – évoquent dans une déclaration commune “un grave précédent qui fait primer les intérêts commerciaux sur ceux des pays concernés, sur les droits des peuples autochtones et sur la conservation de l’Amazone en tant que tel”, indique l’agence de presse Reuters.

Les pays dénoncent surtout le monopole attribué à Amazon. Précédemment déjà, des diplomates avaient déclaré à la BBC qu’ils ne voyaient aucun problème à ce qu’Amazon dispose de l’URL books.amazon, tout en ajoutant que les états concernés veulent aussi pouvoir utiliser les noms de domaine .amazon, ne serait-ce par exemple que pour promouvoir la culture locale ou la région. Amazon même y avait réagi en déclarant que les pays en question pouvaient combiner ‘amazon’ avec leur code national, comme ‘br.amazon’ pour le Brésil.

Détail intéressant: l’entreprise Amazon s’appelait initialement ‘Cadabra’, mais Jeff Bezos voulait trouver un nom plus suggestif. C’est en 1995 que son choix se porta sur Amazon, faisant référence au plus long fleuve sur la Terre, par analogie à son ambition de devenir la plus grande librairie du monde.

La décision de l’ICANN n’est pas encore définitive. Un délai de trente jours est actuellement en cours pour permettre à tout un chacun de faire part de ses commentaires. Amazon même n’a pas encore formellement réagi aux plaintes des pays sud-américains.

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