La journée sans e-mail

Aujourd’hui, c’est pour la troisième fois le Vendredi sans E-mail.

Aujourd’hui, c’est pour la troisième fois le Vendredi sans E-mail. Par cette initiative, je souhaite persuader le plus d’utilisateurs e-mail possibles de se passer de courriels un jour durant. A côté de tous les avantages qu’il représente, le flux croissant de courriels provoque toujours plus de problèmes au travail. Une journée sans e-mail n’est évidemment pas LA solution, mais elle est destinée à sensibiliser les gens à retrouver les avantages des autres moyens de communication.

Chaque jour, l’on expédie dans le monde quelque 200 milliards de courriels. Et ce flux ne cesse d’augmenter. Selon une étude réalisée par Radacati Group, quelque 400 milliards de mails pourraient être envoyés dans le monde en 2012. La situation devient donc de plus en plus intenable et se traduit déjà aujourd’hui par des boîtes mail pleines à craquer chez de grands groupes de managers.

Il est évident que l’e-mail est un moyen de communication fantastique, qui permet d’accélérer et de simplifier la collaboration entre les collègues. Il n’empêche qu’il génère toujours plus souvent aussi des problèmes. Dans beaucoup d’organisations, l’e-mail est devenu la partie essentielle du travail. La communication électronique est en soi précieuse, mais lorsqu’il y a escalade, le flux constant de mails empêche les collègues d’effectuer leur véritable travail. Toujours plus de gens reçoivent une masse déraisonnable de courriels. C’est ainsi que lors de mes séminaires, je rencontre quasiment toujours des personnes qui reçoivent chaque jour plus de 100 messages dans leur boîte. Cela représente un mail toutes les cinq minutes, depuis tôt le matin jusque tard le soir. Personne ne peut encore travailler efficacement sous un tel bombardement.

Non seulement, le travail devient impossible, lorsque ‘e-mail prend de telles proportions, mais en outre, les collègues perdent le contact entre eux. Des conflits sont régulièrement réglés à coup de courriels. Des messages mal dégrossis provoquent souvent des relations tendues. L’e-mail enlève en effet de la communication ses éléments non-verbaux. Les problèmes professionnels ne sont, selon le Wall Street Journal, pas résolus par e-mail, mais rejetés de l’un à l’autre à l’image d’une patate chaude au moyen de messages interminables. Les problèmes ne sont donc pas résolus, mais continuent à pourrir l’ambiance au sein des entreprises.

Même ceux qui estiment que la surcharge de l’e-mail n’a pas encore pris des proportions dramatiques, doivent bien reconnaître que la tendance ne peut plus se poursuivre longtemps ainsi. D’ailleurs, les premiers cas de ‘burn out’ (épuisement professionnel) dus au stress e-mail sont déjà signalés. Outre la détérioration des rapports au travail, le flux ininterrompu de courriels provoque pas mal de stress. D’une étude réalisée par deux universités écossaises, il apparaît qu’un tiers des personnes interrogées ont déjà eu à souffrir de stress à cause de boîtes mail pleines à craquer et du flux incessant de courriels.

Tout comme la Journée contre la Pauvreté ne peut pas résoudre ce problème dans le monde, le Vendredi sans E-mail ne solutionnera pas le problème de l’e-mail. Le but n’est cependant pas de bannir inexorablement l’e-mail, mais bien d’inviter les gens à réfléchir sur leur comportement en la matière. Si les adeptes et les opposants de ce genre de journée sans e-mail peuvent dialoguer, le but que je me suis fixé avec cette initiative, sera déjà atteint. Et tous ceux qui tenteront eux-mêmes de rester une journée sans lire de mails ou le moins possible et sans y répondre, découvriront en outre qu’ils feront ce jour là non pas moins, mais davantage de travail que les autres jours. Et ainsi l’objectif sera entièrement atteint.

Gunnar Michielssen

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