La guerre en Ukraine met encore plus en péril la production de puces

Els Bellens

L’invasion russe de l’Ukraine impacte une grande partie du monde, dont le secteur des puces. La production du gaz rare néon nécessaire à la fabrication des puces est en effet fortement perturbée.

L’Ukraine dispose quasiment de la moitié du stock mondial de néon, un gaz noble rare qui est un sous-produit de la sidérurgie. Le néon s’avère nécessaire pour la fabrication des puces, spécifiquement pour les lasers chargés de découper des gabarits dans les semi-conducteurs.

Même sans la guerre, le secteur des puces éprouvait déjà des difficultés à répondre à la demande. La pandémie, des problèmes logistiques et des inondations ont en effet provoqué ces dernières années d’importants retards au niveau des composants et des matières premières. La guerre en Ukraine ne fait donc qu’empirer la situation.

Xénon et krypton

La production de gaz rares s’effectue en grande partie en Europe de l’Est. Il en résulte que lors de l’invasion de la Crimée en 2014, le prix du néon avait déjà augmenté de 600 pour cent. D’autres gaz industriels tels le xénon et le krypton ont suivi la même courbe. Depuis le mois de janvier, le prix du krypton par exemple a été quintuplé. L’Ukraine produit quelque quarante pour cent de l’approvisionnement mondial de krypton.

Les grands fondeurs de puces tels Samsung et le néerlandais ASML recherchent depuis plusieurs années déjà des producteurs alternatifs, mais la production de gaz rares requiert des usines spécialisées, parce qu’ils doivent être filtrés jusqu’à atteindre une pureté de 99,9 pour cent. Des alternatives existent certes, mais principalement en Chine, un pays qui n’entretient pas de bonnes relations avec les Etats-Unis.

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