La goutte d’eau qui fait la différence

L’écart énorme existant entre l’Occident riche et le Sud pauvre est encore plus criant lorsqu’on le considère sous l’angle numérique.

La technologie IT est certes déjà présente dans les pays en voie de développement, mais son utilisation est généralement marginale. C’est ainsi que quelque part en Inde, il y a un petit village où les femmes se rassemblent chaque matin devant un ordinateur pour vérifier en ligne le prix du jour de leurs marchandises avant de se rendre au marché. Toute différente est l’histoire de cet éditeur de journaux en Afrique. Dans tout le bâtiment, on ne trouve qu’un seul ordinateur, et plus précisément dans le bureau du rédacteur en chef qui est le seul à avoir le droit de l’utiliser… En matière d’aide au développement, il convient d’opérer des choix draconiens. Quel est le plus important? Créer une nouvelle classe, aménager un hôpital ou prévoir des ordinateurs dans l’enseignement? Je me trouvais moi-même, le mois dernier, dans un pauvre petit village de Bolivie, où les enfants souhaitaient présenter un spectacle de danse. Il n’y avait même pas assez de courant pour faire fonctionner un magnétophone. Comment peut-on parler de choix dans ce cas? Il nous paraît absolument nécessaire de ne pas laisser l’écart numérique se creuser davantage encore. Voilà pourquoi il faut des PC, des PC que la plupart de ces pays ne peuvent payer. Les initiatives occidentales, telles que Computer Aid International, sont dès lors plus que bienvenues. Computer Aid existe depuis 1998 et a pour but d’encourager les entreprises à récupérer les PC désuets et à les offrir aux pays du tiers monde. Grâce à une vaste campagne médiatique lancée durant ce printemps, plus de 30.000 machines ont entre-temps déjà été expédiées. Mais je suis encore bien plus enthousiasmé par l’initiative individuelle d’un scientifique belge, dont vous trouverez le portrait en page 25. Koen Bertels a en effet été sensible au manque flagrant d’ordinateurs à l’université de Bamako. Il a donc lancé seul un projet en vue d’envoyer des PC recyclés dans la capitale du Mali. On en est déjà aujourd’hui à 500 unités environ. Actuellement, Bertels envisage, avec l’aide de professeurs occidentaux, de mettre en place une faculté d’informatique à Bamako. A la lumière de son récit, l’excuse, selon laquelle l’individu ne peut rien changer à la situation, ne tient plus guère debout.

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