La fusillade en Virginie a des ramifications web 2.0

Une tragédie comme celle qui s’est déroulée lundi en Virginie démontre à suffisance comment les réseaux sociaux fonctionnent aujourd’hui sur l’internet.

“Salut, aujourd’hui je vais tuer des gens sur le site de VTech”, voilà ce qu’on pouvait clairement lire lundi matin sur Planet Blacksburg, un site internet tenu par des étudiants. On mène encore l’enquête pour savoir si ce message émanait bien de l’étudiant sud-coréen auteur de la tuerie, mais le bain de sang de Virginia Tech a eu manifestement des ramifications web 2.0.Pendant que se déroulait ce drame, il est clair que les personnes sur place ont fait toujours plus, voire trop confiance à l’internet omniprésent. Rien que les courriels envoyés par la direction de l’université mettant en garde contre la présence d’un tireur sur le campus – et qui ont fait l’objet de très nombreuses critiques – démontrent bien qu’on attend de tout un chacun qu’il soit en permanence connecté en ligne ou consulte continuellement ses courriels.Parmi les étudiants et les professeurs aussi, l’internet – plus précisément la messagerie instantanée – s’avère souvent d’une importance vitale lorsqu’il apparaît que les réseaux GSM sont surchargés. L’un des opérateurs américains, Verizon Wireless, a ainsi vu son volume d’appels quadrupler pendant et juste après la fusillade. Via la messagerie instantanée, même les étudiants se trouvant dans les locaux de Norris Hall, où l’on a dénombré la plupart des victimes, ont été informés de la manière dont le tueur procédait: il entrait dans un local, fermait la porte à clé et se mettait à tirer. Sachant cela, un grand nombre de personnes occupant d’autres locaux universitaires ont réussi à barricader la porte d’entrée.Et puis, il y eut les réactions qui suivirent le drame. Très vite, il s’est avéré que les journalistes ont pu compter sur les sources web-2.0 qu’ils pouvaient maîtriser: petits films GSM, fragments vidéo sur YouTube, blocs-notes, MySpace,… Un bloc-notes (weblog) sur lequel un jeune homme avait posté le récit de son amie blessée, a été – même si le contrôle d’authenticité était nul – submergé de réactions de la part de journalistes et de demandes d’interviews.Pour assimiler un tel drame et tenter de retrouver la trace de personnes connues, l’internet peut aussi être un instrument approprié. Le site du réseau social Facebook est occupé par plus de 200 groupes connectés à Virginia Tech. Nombre d’utilisateurs s’inquiètent de la santé d’amis et de condisciples. Le site web vtincident.com a également été créé pour venir en aide aux étudiants après la tragédie.A l’heure où les gens vont tirer leurs propres conclusions, le compte MySpace d’un autre étudiant sud-coréen de VTech démontre que tout n’est pas rose non plus. Alors que le nom du tireur n’était pas encore connu, mais bien sa nationalité, des tas de personnes ont en effet, par simple association, abouti sur sa page MySpace. Et le fait qu’il y avait posté des photos de lui-même armé de toutes sortes de fusils n’a fait qu’empirer les choses. Il fut insulté, voire menacé sur son site. Ce n’est que quand le véritable nom du tueur fut connu que cette vague s’apaisa. Les autres étudiants sud-coréens craignent également d’être visés.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire