La Flandre libère 30 millions d’euros pour combler son retard en matière d’intelligence artificielle

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Pieter Van Nuffel Journalist DataNews

Le ministre flamand en charge de l’innovation Philippe Muyters dégage 30 millions d’euros pour amener la Flandre dans le peloton de tête en intelligence artificielle. Une cellule de réflexion sera aussi créée, qui se penchera sur les implications éthiques générées par l’AI.

L’année dernière, un rapport de la Koninklijke Vlaamse Academie van België (KVAB) indiquait déjà que sur le plan de l’AI, la Flandre non seulement accuse du retard sur la Chine et les Etats-Unis, mais progressivement aussi sur les pays voisins. L’une des recommandations était que la Flandre avait un besoin urgent d’un plan stratégique en matière d’intelligence artificielle.

Ce plan est proche désormais et portera sur trois aspects: les programmes de recherche dans lesquels la Flandre excelle déjà, seront encore amplifiés et approfondis, la nouvelle connaissance et la technologie devront ensuite prendre plus rapidement le chemin des entreprises et, enfin, il conviendra de voir comment l’enseignement pourra y réagir. Voilà pourquoi dès 2019, un montant de 30 millions d’euros sera investi annuellement. Cet argent proviendra du pot de 280 millions d’euros que la Flandre consacrera en plus à l’innovation.

Les universités, instituts de recherche et entreprises pourront introduire des propositions, après quoi des subsides seront répartis entre quatre à cinq projets avec, de préférence, une inter-collaboration. Une attention spéciale sera accordée aux plates-formes AI offrant un potentiel de marché manifeste, apprend-on.

L’heure des choix

Lorsqu’on compare ces 30 millions d’euros aux milliards investis par les Etats-Unis ou la Chine dans l’AI, cela semble une goutte d’eau dans la mer. Voilà pourquoi la Flandre ne veut pas fragmenter ses budgets, mais les utiliser uniquement là, où il y a le plus gros potentiel. Selon Muyters, la Flandre peut faire partie des leaders si des choix judicieux sont faits: “Sur le plan international, cela bouge déjà beaucoup. Nous ne devons donc pas tenter de réinventer l’eau chaude, mais nous disposons de pas mal de bonnes cartes que nous pouvons jouer. Le tout est de choisir la bonne filière.”

Cela consiste aussi à attirer des entreprises et des technologies AI en Flandre. “En misant sur notre expertise en recherche, nous avons en effet une ‘unique selling proposition'”, prétend-on au cabinet Muyters.

Ethique

De plus, une cellule de réflexion AI flamande sera créée. “Comme on observe qu’il existe au niveau international encore une importante lacune sur le plan des implications éthiques que l’AI génère, plusieurs experts s’occuperont de cette problématique”, apprend-on.

Selon le plan d’action, il sera aussi fait grand cas d’une large sensibilisation liée au potentiel disruptif de la technologie AI. Tant dans l’enseignement que dans les entreprises, il faudra prévoir une offre de formations permanentes dans le domaine de l’AI.

“L’impact social et économique potentiel de l’AI sera énorme. Pour la Flandre, les principales opportunités résideront dans un premier temps dans les soins de santé personnalisés, dans une mobilité intelligente et dans l’industrie 4.0. Si nous abordons cette évolution de manière rapide et intelligente, nous pouvons nous assurer que la Flandre en récolte tous les fruits”, conclut Muyters.

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