La firme d’espionnage Palantir n’a pas engrangé le moindre bénéfice en 17 ans

Le siège central de Palantir à Palo Alto (Californie).
Els Bellens

Palantir, une entreprise d’extraction de données (‘datamining’) spécialisée dans la surveillance des pouvoirs publics, n’a pas encore engrangé de bénéfice depuis sa création en 2003. Voilà ce qui ressort de documents qui ont fuité à l’occasion de l’entrée à la bourse de l’entreprise.

Palantir, une firme controversée de ‘data analytics’, entre à la bourse. Les documents qu’elle doit transmettre à cette fin, ont pris la clé des champs et offrent un aperçu des finances de cette organisation globalement très secrète. Il en ressort que Palantir tire principalement ses revenus de contrats conclus avec les autorités américaines, même si elle tente depuis quelque temps déjà de s’attirer davantage de clients de grandes firmes et d’autres pays. Des documents dévoilés et consultés notamment par le New York Times et le site technologique TechCrunch, il apparaît aussi que durant ses 17 années d’existence, l’entreprise n’a jamais réalisé de bénéfice.

C’est ainsi que l’année dernière, Palantir aurait enregistré 742,5 millions de dollars de rentrées et essuyé une perte nette de 580 millions de dollars. Jusqu’à présent, l’entreprise a toujours été très secrète sur sa technologie et ses finances. Des investisseurs évaluent sa valeur à 20 milliards de dollars. Elle a entre-temps recueilli trois milliards de capital. Reste à savoir si sur base de tous ces chiffres, elle rencontrera du succès à la bourse.

Palantir, cofondée par Peter Thiel, investisseur dans PayPal et Facebook, est surtout connue pour son travail avec les pouvoirs publics: elle a entre autres créé une plate-forme pour l’armée en vue d’interpréter des images et données d’espionnage, elle trace les immigrants pour le compte de la police des frontières et elle préparerait un logiciel policier ‘prédictif’. Elle concevrait également un outil permettant le traçage de la propagation du coronavirus.

Au fil des années, Palantir a aussi fait l’objet de nombreuses critiques pour ne pas prendre très au sérieux le respect de la vie privée avec sa technologie de surveillance, ainsi que pour ses tendances racistes lorsqu’elle engage du personnel. Thiel est un fervent adepte du président Trump et l’a aidé dans sa campagne électorale de 2016. Des chiffres susmentionnés, il ressort aussi que la moitié des rentrées de Palantir est à mettre au compte du présent gouvernement américain.

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