La Chine veut des “cyber-règles, pas de guerre”

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Le ministre chinois des affaires étrangères aspire à des ‘cyber-règles’ en rejette les attaques contre la Chine.

Après la publication du rapport Mandiant aux Etats-Unis, dans lequel une unité au moins de l’armée chinoise est qualifiée de source de piratage, la Chine continue de dénoncer les accusations dont elle fait l’objet. Le ministre chinois des affaires étrangères, Yang Jiechi, est jusqu’à présent le plus haut fonctionnaire de l’état à réagir aux accusations, dans le cadre d’une conférence de presse qu’il a tenue lors du Congrès National Populaire. “La communauté internationale est étroitement interconnectée sur internet. Voilà pourquoi le ‘cyberespace’ a besoin de règles et de collaboration, pas d’une guerre”, a déclare le ministre. La Chine souhaite que l’on édicte des règles internationales dans le giron des Nations Unies.

Pour ce qui est des rapports sur les cyber-attaques chinoises, le ministre a affirmé que “ce qui est noir, est noir et ce qui est blanc, reste blanc. Quiconque tente de concocter d’une manière ou d’une autre une histoire qui fait sensation à des fins politiques, ne parviendra pas à noircir le nom d’un autre ni à faire parler de lui en bien.” La Chine a en effet elle-même à pâtir d’attaques, qui proviennent souvent d’adresses IP américaines, selon un autre communiqué de presse de Xinhua, l’agence de presse des autorités chinoises, ce qui ferait des Etats-Unis la principale source de cyber-attaques contre la Chine (à raison de plus de 2.000 serveurs américains qui auraient attaqué plus d’un million d’ordinateurs en Chine).

Trop tard déjà

Généralement, l’on estime cependant qu’il est difficile de déterminer le véritable point de départ d’une cyber-attaque sur internet, mais souvent, il est possible à plus long terme d’y arriver sur base d’erreurs ou de maladresses commises par les agresseurs. C’est ainsi que des spécialistes de la Rand Corp (CA.) notamment auraient distingué dans les attaques un modèle conforme aux heures de travail normales à Beijing, avec des attaques débutant aux environs de 8 heures du matin durant une semaine commençant le lundi et se terminant le vendredi… L’on aurait en outre identifié d’autres unités de l’armée chinoise qui seraient actives dans le domaine des cyber-attaques. Le gouvernement américain se targue en outre de disposer d’autres indices mettant en cause la Chine. Et d’ajouter qu’il va amplifier la pression sur les autorités chinoises.

Par ailleurs, de nombreux pays déjà, dont les Etats-Unis, ont annoncé vouloir étendre encore leurs cyber-moyens militaires, alors que depuis pas mal d’années aussi, toute une série de pays sont suspectés d’écoute du trafic internet. Le malware qui attaque les installations industrielles, tel Stuxnet, est également supposé être l’oeuvre de groupes financés par des gouvernements. Bref, demander l’élaboration de règles, comme le demande depuis des années déjà Eugene Kasperski, de l’entreprise de sécurité Kaspersky Lab, risque assurément d’être déjà un peu tardif.

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