La Belgique se soumet aux mantras indiens

En Belgique, l’externalisation croîtra cette année encore de 10%, soit de quelque 150 millions EUR, dont deux tiers seront empochés par des acteurs indiens, tels Tata, Wipro et Infosys. “Les autres entreprises d’externalisation IT seront soumises à une pression énorme et céderont du terrain”, explique Jef Loos, directeur d’Equaterra.

En Belgique, l’externalisation croîtra cette année encore de 10%, soit de quelque 150 millions EUR, dont deux tiers seront empochés par des acteurs indiens, tels Tata, Wipro et Infosys. “Les autres entreprises d’externalisation IT seront soumises à une pression énorme et céderont du terrain”, explique Jef Loos, directeur d’Equaterra.

Le marché belge de la sous-traitance représente un chiffre d’affaires d’1,5 milliard EUR: 900 millions en infrastructure et 600 millions en applications. C’est précisément dans cette dernière catégorie que les entreprises indiennes interviennent et s’emparent donc à présent déjà de 30% du gâteau. Voilà ce qui ressort des derniers chiffres de l’étude ‘Outsourcing 2008’ d’Equaterra qui a interrogé 140 entreprises à propos de leurs contrats d’externalisation de 5 millions EUR minimum. “Finalement, tous les acteurs IT devront trouver une solution indienne, sous peine de ne pas survivre.”

Ce qui est étonnant, c’est qu’Econocom, Dolmen et Cegeka font très fort au niveau de la satisfaction générale de la clientèle, même s’il s’agit souvent d’accords moins volumineux et moins complexes. On assiste à une forte progression d’IBM et surtout de CSC qui était à la traîne l’an dernier. A l’opposé, les acteurs télécoms comme BT, Belgacom/Telindus et KPN/Getronics sont en net recul. Des réorganisations et une forte rotation du personnel en sont les causes principales.

En général, les entreprises de sous-traitance sur le marché belge se défendent bien avec une satisfaction de la clientèle de 68 pour cent. C’est même un peu plus que l’an dernier. Quasiment 4 entreprises sur 5 estiment que les objectifs du contrat original sont atteints et recommanderaient leur sous-traitant à des tiers. “Elles font ainsi mieux que dans d’autres pays, comme la Grande-Bretagne ou la Scandinavie”, fait observer le directeur, Jef Loos. Selon l’étude d’Equaterra, les mauvais chiffres concernent Atos Origin, Logica et HP. “Souvent, il y a un ou deux gros clients qui tirent leurs scores vers le bas.”

Les acteurs indiens progressent rapidement et devraient empocher cette année 250 millions EUR en tout. “Une entreprise comme Infosys est aujourd’hui déjà plus grande que Capgemini. Elle s’empare très vite de parts de marché. IBM et Accenture se distinguent déjà en Inde, mais Atos Origin par exemple n’y a encore rien.” Selon Jef Loos, HP éprouve encore des difficultés aves ses ‘global delivery services’.

Neuf des dix entreprises interrogées ont déjà conclu des accords d’externalisation. A raison de 35%, il s’agit de contrats de plus de 50 millions EUR/an. Les plus importants sont ceux de la Communauté flamande et du géant de la bière Inbev. “Avant, on recourait à l’externalisation par souci d’économie, mais toujours plus, il s’agit de faire face à un manque de connaissance IT. Plus de la moitié des entreprises interrogées pensent externaliser encore plus cette année”, conclut Jef Loos.

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