La Belgique ne fait pas partie du peloton de tête des leaders européens en innovation

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Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

A la lecture du classement européen des pays innovants pour 2018, il apparaît que la Belgique appartient certes aux pays fortement novateurs, mais qu’elle régresse quand même d’une place. Notre pays se distingue surtout au niveau de la collaboration et des réseaux innovants.

Chaque année, la Commission européenne publie un rapport comparatif des performances des pays membres dans le domaine de l’innovation. La Belgique peut s’enorgueillir d’y faire belle figure et reste en bonne position depuis 2010, mais le fait est que certains pays voisins font mieux que nous. C’est encore la Suède qui est le pays le plus innovant de l’UE, suivie par le Danemark, la Finlande, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et le Luxembourg, qui s’ajoute cette année au groupe des top-innovateurs. L’Allemagne rejoint pour sa part le groupe des importants innovateurs et est suivie de près par notre pays.

La Belgique fait partie des tout meilleurs pays pour ce qui est de la collaboration et des possibilités réseautiques innovantes, avec un rôle clair réservé à nos PME. Nos points faibles sont par contre notre marché du travail et le manque d’un impact économique plus net. En d’autres mots, notre pays a un problème de vente pour ce qui est du lancement à grande échelle de nouveaux produits et d’innovations sur le marché.

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La Chine progresse quasiment trois fois plus vite

Depuis 2010, les performances d’innovation de l’UE ont reculé de 5,8 pour cent en moyenne. Durant les huit dernières années, ces performances ont crû dans 18 pays de l’UE et ont régressé dans dix autres. C’est en Lituanie, à Malte, aux Pays-Bas en Grande-Bretagne que ces performances ont progressé le plus et c’est à Chypre et en Roumanie qu’elles ont diminué le plus. Au niveau mondial, l’UE rattrape le Canada, le Japon et les Etats-Unis, selon le rapport. L’UE conserve de l’avance sur la Chine, mais elle se réduit rapidement, parce que la Chine progresse quasiment trois fois plus vite que l’UE. Par rapport à la Corée du Sud, l’UE concède du retard, mais dans les années à venir, on s’attend à une manoeuvre de rattrapage progressive.

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Du pain sur la planche

Dans le rapport, l’UE reconnaît que des efforts supplémentaires s’avèrent nécessaires pour garantir la position concurrentielle internationale de l’Europe. Les entreprises européennes dépensent moins dans l’innovation qu’ailleurs dans le monde, et l’UE ne compte que 26 ‘unicorns’ (des startups ayant une valeur supérieue à 1 milliard de dollars, ndlr). Aux Etats-Unis, on en recense 109 et en Chine 59. La disponibilité générale de capital à risque suffisant et la taille moyenne des fonds européens semblent aussi trop faibles pour faire croître des startups européennes en grandes sociétés. 40 pour cent des employés européens ont en outre aussi besoin de compétences numériques complémentaires.

Les dirigeants de l’UE ont tenu une réunion informelle le 16 mai à Sofia à propos des résultats. On s’attend à ce qu’ils formulent des conclusions au cours du Conseil européen des 28 et 29 juin.

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