Internet pour tous a-t-il raté sa cible?

Les fabricants de PC dressent un premier bilan très contrasté du programme “Internet pour tous”, censé lutter contre la “fracture numérique”. Il semble que le “package” a surtout attiré des personnes relativement aisées. 850 euros, cela reste un budget pour un chômeur ou un minimexé.

Le programme “Internet pour tous” n’est pas terminé. Il a été prolongé jusqu’au 18 avril. Nous abordions hier [le dilemme des fabricants de PC] partenaires du projet par rapport à l’arrivée de Vista. Nous en avons profité pour leur demander quel était leur bilan de cette action de partenariat public-privé dans le but d’inciter un maximum de gens à acheter leur premier ordindateur et à se mettre à l’internet. Commençons par le volet commercial :Seules les deux grandes marques associées au projet, à savoir Packard Bell et Fujitsu-Siemens, nous ont fait part d’un réel enthousiasme. Fujitsu-Siemens s’est déclarée “très enchantée” par les ventes de ses modèles “Internet pour tous”. Packard Bell idem, en précisant que c’est le modèle “Internet pour tous” qui a été le champion des ventes parmi sa gamme desktop. En fait, cette action a permis à ces deux constructeurs de se différencier dans les grandes surfaces de marques concurrentes telles que HP ou Acer.L’assembleur liégeois SHS Computer (qui sera donc le premier à lancer des PC “Internet pour tous” sous Vista) est beaucoup plus mesuré. “Ce qui n’a pas été vendu d’un côté, l’a été de l’autre”, constate son directeur Jean-Marc Hogge, qui n’a donc pas vraiment constaté d’effet dopant sur l’ensemble des ventes.Le fabricant-distributeur DTD précise avoir écoulé entre 7000 et 8000 PC “Internet pour tous”, mais reconnait qu’il est très difficile à dire si cela a réellement été bénéfique pour l’ensemble des ventes.”Internet pour tous” a-t-il atteint son objectif de lutte contre la facture numérique? SHS tout comme DTD émettent de sérieures réserves (Packard Bell et Fujitsu-Siemens n’ont pas de vue directe sur les acheteurs finaux) : l’action aurait surtout attiré des personnes relativement aisées, ou des classes moyennes, qui étaient jusqu’ici réfractaires à l’informatique. On pense en particulier au plus de 50 ans, qui ont enfin décidé de s’y mettre. “Mais pour un minimexé, un ordinateur à 850 euros, cela reste fort cher. J’ai lancé l’idée d’un ordinateur à 350 euros (ndrl : une machine de base qui permettrait de surfer, envoyer des mails et utiliser les programmes les plus fréquents) mais c’est peu de dire que l’industrie est peu enthousiaste,” lance Jean-Marc Hogge. Ira-t-on vers un “Internet pour tous bis” ?

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