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Microsoft revendique une nouvelle percée en informatique quantique
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Microsoft affirme avoir réalisé une avancée dans le développement des ordinateurs quantiques. La nouvelle puce du géant technologique, Majorana 1, devrait être capable de résoudre des problèmes pratiques et importants d’ici quelques années.
Microsoft utilise une nouvelle ressource pour sa puce quantique. Celle-ci contient en effet un ‘noyau topologique’ et exploite des topo-conducteurs pour fabriquer ses qubits. Ces topo-conducteurs se trouvent dans un état topologique et donc pas dans les états ‘solide, liquide ou gazeux’ mieux connus.
Microsoft travaille sur ce projet depuis 17 ans et publie aujourd’hui une étude sur sa nouvelle puce dans la revue scientifique Nature. Majorana 1 (du nom du physicien théoricien Ettore Majorana qui avait prédit l’état topologique il y a près d’un siècle) serait moins sujet aux erreurs et aurait donc aussi le potentiel de contenir des millions de qubits, contre huit actuellement.
Qubits
Ces qubits sont le composant de base de l’informatique quantique. Au lieu des bits traditionnels représentant zéro ou un, un qubit peut indiquer zéro, un ou superposé (les deux). Cette technologie est considérée comme une alternative potentielle à l’informatique traditionnelle. Une puce quantique dotée de millions de qubits et de la correction d’erreurs nécessaire, une fois tout à fait au point, pourrait atteindre des vitesses inimaginables dans la résolution de problèmes spécifiques.
C’est pourquoi des entreprises comme IBM, Google et Microsoft effectuent ce type de recherche depuis plusieurs années déjà. Cependant et selon la personne à qui vous vous adressez, il faudra peut-être un certain temps, avant que nous voyions réellement des ordinateurs quantiques capables de résoudre les grands problèmes du monde de manière pratique. Le CEO de Nvidia, Jensen Huang, a lui-même déclaré en janvier qu’il ne s’attendait pas à ce que cela se produise avant vingt ans.
Le million
Or selon Microsoft, cela pourrait désormais se faire ‘dans quelques années, plutôt que dans des décennies’. L’entreprise estime que la nouvelle technologie topologique est évolutive et qu’un ordinateur quantique doté d’un million de qubits est donc à portée de main. Ce million (voire ces millions) de qubits est nécessaire, car les choses sont particulièrement instables. Un ordinateur quantique fonctionnel doit intégrer un correctif d’erreurs, généralement en reliant plusieurs qubits ensemble, afin que leur ‘état’ puisse être sondé. Cela multiplie du coup le nombre de qubits nécessaires.
Pour construire un ordinateur quantique pratique capable d’effectuer des calculs plus lourds, il faut donc des millions de qubits. La course pour une puce de cette taille est menée par Google, qui a sorti la puce Willow à 105 qubits physiques en décembre. De son côté, IBM avait présenté en 2022 la puce Osprey, qui utilise une technologie complètement différente, avec un processeur de 433 qubits. Majorana 1 de Microsoft en compte initialement 8, mais on s’attend à ce que ce nombre augmente à l’avenir.
‘Tout ce que vous faites dans le domaine quantique, doit être orienté vers un million de qubits’, déclare Chetan Nayak, technical fellow chez Microsoft, dans un communiqué. ‘Si ce n’est pas le cas, vous allez vous heurter à un mur avant de pouvoir évoluer pour résoudre les problèmes vraiment importants qui nous motivent. Nous nous orientons vers ce million.’
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