Eurostar lance l’enregistrement entièrement biométrique
Eurostar, l’opérateur des trains à grande vitesse entre l’Europe continentale et Londres, expérimente un nouveau système permettant aux passagers de franchir littéralement les barrières de contrôle des tickets et la vérification aux frontières. Tout ce contrôle s’effectue en arrière-plan sur base de la reconnaissance faciale par un port doté d’une caméra.
Chaque année, quelque 11 millions de passagers prennent le train à grande vitesse Eurostar entre Bruxelles ou Paris et Londres. Notamment en raison de la récente fusion avec Thalys, qui exploite des services ferroviaires à grande vitesse similaires sur le continent européen, ce nombre devrait d’ici 2030 atteindre les 30 millions par an, selon Eurostar. Les passagers qui sont habitués à prendre l’Eurostar, surtout lors du voyage de retour de Londres, retiennent déjà leur souffle.
Mais Eurostar est occupée à préparer des solutions en vue d’automatiser complètement les contrôle des tickets et aux frontières britanniques, sans que le voyageur ne doive présenter son titre de transport ou son passeport. Avec SmartCheck, un nouveau système de reconnaissance faciale que l’opérateur de services ferroviaires à grande vitesse lance temporairement uniquement pour les voyageurs en classe business, il suffira que les passagers passent devant une borne de reconnaissance faciale.
Passez!
Cette borne d’accès numérique reconnaît le visage du passant et le compare aux documents de voyage que l’utilisateur a transférés sur une appli spéciale du système qui, tout comme la borne dans le terminal, a été développée par la firme technologique londonienne iProov. Les passagers d’Eurostar doivent dans ce but effectuer dans un premier temps un peu de travail à la maison. Scanner via l’appli leur visage avec l’appareil photo de leur smartphone, puis associer ces données de reconnaissance faciale aux documents d’identité et de voyage. Une fois que c’en est fini, ils n’ont plus – littéralement – qu’à franchir la borne. ‘Lors d’un premier test, les gens devaient encore s’arrêter devant la borne. Or ils n’aiment pas cela’, a déclaré Dominic Forrest, Chief Technology Officer (CTO) chez iProov, à The Next Web. ‘Nous avons alors décidé d’opter résolument pour l’expérience du free-flow.’
Files nettement plus courtes
Le portail SmartCheck ne se trouve provisoirement qu’au terminal de St. Pancras International, la gare ferroviaire londonienne desservie par l’Eurostar, et la vérification des passeports ne s’applique qu’au contrôle frontalier britannique. Les passagers doivent donc encore et toujours faire contrôler leurs documents de voyage de manière conventionnelle par les gardes-frontières français à St. Pancras, qui permettent aux voyageurs d’entrer en Europe continentale. Les bagages doivent encore et toujours être scannés. Mais Eurostar estime cependant que cette solution réduira sensiblement déjà les files d’attente. A terme, la technologie devrait être disponible pour les passagers de toutes les classes et, espérons-le, pour davantage de frontières aussi.
Meilleure protection de la confidentialité
Il existe déjà des solutions similaires dans les aéroports, mais SmartCheck est le premier contrôle d’accès automatisé pour les trains internationaux. iProov prétend aussi que sa solution offre une meilleure protection de la confidentialité du voyageur. Les documents d’identité et de voyage de ce dernier ne sont pas stockés sur un système informatique externe, mais demeurent simplement sur son smartphone qui communique avec le portail par le biais d’une connexion cryptée.
Les données qui sont transférées vers le portail SmartCheck, sont également effacées automatiquement au bout de 48 heures maximum, selon iProov. Et à la question de savoir si sa solution, qui fonctionnera avec d’énormes quantités de données de reconnaissance faciale, ne renforcera pas la peur d’une société mise sous surveillance, le CEO d’iProov, Andrew Bud, a sèchement répondu à The Next Web: ‘Ce n’est pas de la surveillance. L’utilisateur pourra choisir de s’enregistrer et d’utiliser SmartCheck ou non – et personne ne l’obligera à le faire.’
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