Le New York Times poursuit Microsoft et OpenAI pour violation des droits d’auteur
Le quotidien américain New York Times a annoncé mercredi poursuivre le géant américain Microsoft ainsi qu’OpenAI, l’entreprise derrière ChatGPT et dont Microsoft est l’un des principaux investisseurs, pour violation des droits d’auteur. La plainte, déposée devant la cour fédérale de district de Manhattan, affirme que des millions d’articles publiés par le média américain ont été utilisés pour former des agents conversationnels automatisés qui font concurrence au média en tant que source d’information.
“Comme la plainte l’explique, Microsoft (qui gère également le logiciel d’intelligence artificielle Copilot, NDLR) et OpenAI ont utilisé notre travail pour développer et commercialiser leurs produits d’intelligence artificielle générative sans avoir la permission du Times”, a déclaré à l’AFP une porte-parole du quotidien estimant qu’il s’agit bien d’une “violation des droits d’auteur en termes de contenu et de travail journalistique”.
Si aucune demande de réparation financière n’est effectivement demandée, la plainte réclame notamment aux entreprises de détruire tous les modèles d’intelligence artificielle et toutes les données utilisant les articles du New York Times, protégés par le droit d’auteur.
Le quotidien explique également avoir tenté de négocier avec les deux entreprises afin de “recevoir une compensation adéquate pour l’utilisation de ses contenus”, sans succès jusqu’ici cependant. “Les lois sur les droits d’auteur protègent notre journalisme. Si Microsoft et OpenAI veulent utiliser notre travail pour un usage commercial, la loi les oblige à demander d’abord la permission. Ils ne l’ont pas fait”, a insisté une porte-parole.
Axel Springer
Le New York Times avait déjà annoncé en août dernier bloquer les robots d’OpenAI chargés de récupérer les contenus des sites internet pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle. Mi-décembre, OpenAI avait trouvé un accord avec le groupe allemand Axel Springer, éditeur notamment du tabloïd Bild, pour le rémunérer afin de fournir des contenus du groupe dans les réponses aux requêtes d’utilisateurs de ChatGPT.
Selon les termes de ce partenariat présenté comme inédit par les deux acteurs, les utilisateurs posant une question à ChatGPT recevront en réponse des résumés d’articles édités par les marques d’Axel Springer, notamment Politico, Business Insider, et les quotidiens Bild et Welt.
Depuis le lancement de ChatGPT il y a un an, les géants de la Silicon Valley se livrent une course effrénée à l’IA dite générative. Celle-ci permet d’obtenir textes, images ou lignes de code d’un niveau équivalent à ceux produits par des humains, sur simple requête en langage courant, des modèles entraînés principalement grâce à la masse des contenus présents en ligne.