La startup d’IA chinoise DeepSeek sème le trouble dans le secteur technologique américain
Un modèle d’IA chinois semble plus performant que les modèles récents d’OpenAI à moindre coût. C’est là une source d’inquiétude pour la ‘big tech’ américaine
DeepSeek est une jeune pousse chinoise fondée en 2023 qui a lancé son appli aux Etats-Unis au début de ce mois. Cette appli figure désormais au nombre de celles qui sont les plus téléchargées aux Etats-Unis, mais c’est surtout le modèle d’IA sous-jacent qui impressionne. C’est ainsi que DeepSeek serait bien meilleure que GPT o1 d’OpenAI. Alors même qu’OpenAI était considérée comme l’acteur d’IA le plus avancé à ce jour.
Ce qui rend les performances de DeepSeek encore plus impressionnantes, c’est le fait que des chercheurs de l’entreprise affirment dans un rapport que DeepSeek-V3 repose sur des puces H800 de Nvidia et que la startup chinoise a pu former ses modèles pour moins de 6 millions de dollars, une somme relativement modeste dans un secteur où tous les acteurs en vue injectent actuellement des milliards de dollars dans la puissance de calcul graphique.
DeepSeek est à présent disponible sous forme d’une appli, mais également dans le navigateur. Le modèle DeepSeek-R1 peut également être téléchargé chez Hugging Face.
Moins chère pour des performances supérieures
La H800 est une réédition de la puce H100 que Nvidia a spécialement adaptée pour respecter les obligations américaines de ne pas exporter de puces trop perfectionnées vers la Chine. C’est ainsi que la H800 se caractérise par un transfert de données puce à puce (chip-to-chip) de moitié moindre que celui de la H100. De plus amples détails sur les différences techniques n’ont pas été dévoilés.
Dans le même temps, DeepSeek est 90 à 95 pour cent moins chère à l’utilisation qu’OpenAI, a déterminé Venturebeat. Cela signifie que de nombreuses applications ou utilisateurs d’IA peuvent en devenir clients au lieu d’opter pour une entreprise américaine.
D’une part, les performances de Deepseek remettent en question l’utilité des restrictions américaines à l’exportation de puces perfectionnées. D’autre part, elles soulèvent également des questions sur les milliards qu’OpenAI, Meta, Microsoft, Amazon et d’autres injectent actuellement dans l’infrastructure de l’IA, même si on ignore si ces investissements aboutiront à des modèles meilleurs que ceux de la concurrence (chinoise).
La combinaison de ces facteurs rend nerveux les actionnaires des firmes américaines d’IA. Avant même l’ouverture de la Bourse, le secteur a en effet régressé de 2,5 pour cent. Pour sa part, Nvidia a reculé de huit pour cent.
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