Google équipe son moteur de recherche de l’IA générative

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Pieterjan Van Leemputten

Après Bing, voici que Google intègre elle aussi l’IA générative dans son moteur de recherche. Il ne s’agit certes provisoirement encore que d’une fonctionnalité expérimentale, permettant à l’utilisateur de poser des questions complexes, ce qui lui épargnera pas mal de recherches sur Google.

Lors de sa conférence Google I/O, Google présente plusieurs innovations en intelligence artificielle. La première est qu’elle va désormais équiper de l’IA son produit de base d’origine: le moteur de recherche.

Cela signifie que vous pourrez désormais poser des questions complexes dans la barre de recherche. En guise d’exemple, Google cite une question posée par une famille, qui se demande quelle est entre deux destinations de vacances la plus appropriée avec deux enfants et un chien. L’IA intégrée au moteur de recherche fournit alors des explications sur les différences entre les deux destinations en fonction de la situation familiale.

Dans un autre exemple relatif à Google Shopping, Google combine des questions spécifiques telles ‘un vélo pour parcourir un trajet quotidien de 8 kilomètres’ avec ses résultats Google Shopping. Vous recevrez alors par exemple des explications, selon lesquelles vous avez tout intérêt à utiliser un vélo électrique, puis les produits correspondants.

La nouvelle fonctionnalité de recherche ne sera pas directement déployée partout. Vous devrez vous-même en demander l’accès via Google Labs. Vous pouvez en solliciter l’accès via ce lien. Faites-le dans Chrome. Google promet à l’avenir des choses spectaculaires avec l’IA. Il n’empêche que rendre ses outils compatibles avec d’autres navigateurs semble impossible sur le plan technique pour l’entreprise occupant des dizaines de milliers d’ingénieurs.

Si Google elle-même répond à vos questions, qu’en est-il alors des résultats de recherche proprement dits? Ils subsisteront, selon Google. L’entreprise déclare aussi ‘s’engager à transférer un trafic intéressant vers les sites’. C’est ainsi que parmi les explications fournies par le moteur de recherche IA de Google, vous recevrez aussi des liens menant à des résultats pertinents liés à votre question ou à votre instruction de recherche.

Economie de clics?

Dans la pratique, cela s’apparente toutefois à un double jeu. Tout comme certains sites se plaignent que Google affiche déjà beaucoup d’informations sur sa page de recherche, faisant en sorte que vous ne cliquiez pas plus avant, cela risque d’arriver encore davantage désormais. Parallèlement, ces informations proviendront bien de sites web que Google lit et indexe.

Il s’agira donc d’un exercice difficile pour les sites web qui génèrent des revenus à partir de visiteurs: Google est-elle autorisée à collecter sans problème les informations que vous lui fournissez et à les proposer sous une forme retravaillée? Et combien de visiteurs cliqueront réellement plus avant, si Google leur donne déjà une réponse toute faite? Autant de choses qui pourraient susciter du ressentiment sur internet dans les années à venir.

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La nouvelle possibilité de recherche ira encore et toujours de pair avec les publicités (search ads). Google affirme qu’elles apparaîtront à des emplacements fixes tout au long de la procédure de recherche ou de la fonctionnalité de shopping, mais qu’elle est encore en pleine expérimentation à ce propos. Pour les annonceurs mêmes, il n’existe actuellement aucune possibilité d’établir une distinction en termes de clics ou d’impressions entre le moteur de recherche classique et la nouvelle méthode.

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