Cinq façons pour l’IA de détecter la maladie

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L’intelligence artificielle peut dès aujourd’hui être utilisée pour aider à diagnostiquer des maladies. Voici cinq cas de ‘médecine numérique’.

Des chercheurs suédois ont récemment publié dans le magazine The Lancet Oncology une étude consacrée à un programme d’intelligence artificielle formé à partir de dizaines de scans mammaires. De leur recherche, il apparaît que le système, développé par l’entreprise néerlandaise Screenpoint, fait mieux que les radiologues dans la détection de cancers sur base de ce genre de scans.

En utilisant le programme d’IA, les chercheurs sont capables de détecter un signe supplémentaire de cancer par groupe de mille femmes, en comparaison avec l’analyse des scans par des radiologues uniquement. C’est intéressant, mais ce n’est pourtant pas la première fois que ce type de système est utilisé pour détecter des maladies.

1. Cinquante pathologies oculaires

DeepMind, l’unité de recherche sur l’intelligence artificielle de Google, a collaboré avec le Moorfields Eye Hospital de Londres et l’Institut d’ophtalmologie de l’University College London sur un programme d’IA capable de diagnostiquer des pathologies oculaires sur la base d’un scan 3D. Au départ de 14.884 scans oculaires, les chercheurs ont formé deux réseaux de neurones pour reconnaître plus de cinquante de ces affections. Les algorithmes de DeepMind semblèrent poser un diagnostic correct dans 94,5 % des cas.

2. Cancer de la prostate

Quelques informaticiens de RadboudUMC ont développé un système d’auto-apprentissage qui détecte le cancer de la prostate et indique son degré de gravité. Le programme d’IA a été formé sur la base de plus de cinq mille scans de tissus prostatiques cancéreux ou non. Un pathologiste a attribué à chaque fragment de tissu ce qu’on appelle un score Gleason, qui reflète l’agressivité de la tumeur. Lorsque l’algorithme se vit ensuite présenter un nouvel ensemble de données, il sembla effectuer une meilleure analyse que deux tiers des pathologistes humains.

3. Dépression

Même les troubles mentaux pourraient désormais être détectés par l’IA. C’est ainsi que des chercheurs de l’Université de l’Illinois ont développé l’algorithme DeepMood, qui peut déterminer avec une précision de 90 pour cent si quelqu’un est déprimé en fonction de sa façon d’utiliser le clavier de son smartphone.

4. Risques liés à la grossesse

Entre 2017 et 2018, un algorithme créé par l’UMC Maastricht a été testé sur huit cents femmes enceintes dans la province du Limbourg. Sur la base des données saisies par l’obstétricien, le programme d’IA a calculé le risque de complications liées à la grossesse telles que le diabète et l’empoisonnement gestationnel, le manque d’oxygène chez le bébé et la mortalité. Le système s’est révélé prometteur pour détecter ces risques.

5. Cancer de l’oesophage

Pour détecter précocement le cancer de l’œsophage, les patients à haut risque subissent des examens endoscopiques réguliers, au cours desquels l’intérieur de l’œsophage est examiné au moyen d’une mini-caméra. Des chercheurs néerlandais ont développé un programme d’IA qui a appris quand des problèmes pouvaient surgir sur la base de près de 500.000 images endoscopiques. L’algorithme a ensuite réussi à poser un diagnostic correct dans 88 pour cent des cas sur la base de nouvelles images et ce, alors qu’un groupe de 53 endoscopistes a obtenu un score moyen de 73 pour cent.

Remplacement?

Cependant, cette évolution ne signifie pas que les médecins en chair et en os ne seront bientôt plus nécessaires. Wouter Bulten, un informaticien travaillant dans le département de pathologie du RadboudUMC de Nimègue, a expliqué dans le mensuel néerlandais de vulgarisation scientifique KIJK ses recherches sur les ‘médecins numériques’. Il en ressortait que les meilleurs résultats étaient obtenus, lorsqu’un médecin humain et un programme d’IA collaboraient. Bulten: ‘C’est logique, parce que les gens commettent des erreurs différentes de celles des ordinateurs. Par exemple, des ordinateurs peuvent répertorier à tort comme des tumeurs des photos floues ou des tissus abimés. ‘Ce type d’erreur peut être très facile à reconnaître par une personne.’

Selon le chercheur de Nimègue, le système d’auto-apprentissage doit être considéré comme un deuxième avis gratuit et certainement pas comme un remplaçant du médecin. L’IA peut jouer un rôle important dans des endroits où peu de connaissances spécialisées sont disponibles. ‘Dans certaines régions d’Afrique, il y a un pathologiste par million d’habitants. C’est là que l’IA peut aider à amener les connaissances disponibles au niveau d’une expertise.’

En collaboration avec KIJK Magazine

(Sources: KIJK 5/2020, de Volkskrant)

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