Biden exploite son influence présidentielle pour réglementer plus rapidement l’IA

Joe Biden © Eric BARADAT / AFP
Pieterjan Van Leemputten

La Maison Blanche souhaite recourir à un pouvoir d’urgence spécial pour imposer un certain nombre de règles destinées à mieux contrôler les entreprises d’IA et leurs systèmes. Le président Joe Biden entend ainsi pouvoir réagir plus rapidement aux risques pour la sécurité nationale.

Il s’agit ici de ce qu’on appelle un ordre ou décret exécutif sur l’IA publié aujourd’hui même. Ces ordres ne sont pas si rares, mais selon le Wall Street Journal, il s’agit cette fois d’une compétence hors du commun, qui ne peut en principe être utilisée qu’en cas d’extrême urgence, justement en raison des risques potentiels de la technologie.

Parmi les règles que l’administration Biden souhaiterait imposer, il y a l’obligation pour les grandes entreprises d’IA d’informer le gouvernement si elles développent un système qui pourrait présenter un risque sérieux pour la sécurité nationale, l’économie américaine ou la santé du pays. Cela peut inclure des risques liés à la vie privée ou des pertes d’emplois à grande échelle.

Cela obligerait également les entreprises à révéler les mesures qu’elles prennent pour empêcher que leur technologie d’IA ne soit utilisée à mauvais escient. Pour les fournisseurs et revendeurs cloud, cela signifierait qu’ils devraient informer le gouvernement au cas où un non-Américain utiliserait leurs services pour former de vastes systèmes d’IA.

Le fait que Biden utilise un pouvoir d’urgence spécial à cette fin, semble très exagéré, mais il convient de remettre cela dans son contexte. Les Etats-Unis, tout comme l’UE, préparent une réglementation sur l’IA, mais le processus législatif est lent. Parallèlement, l’IA évolue à présent extrêmement vite, et de nouvelles capacités peuvent être utilisées très rapidement dans le monde entier. C’est pour cette raison que la Maison Blanche souhaite pouvoir intervenir plus rapidement contre des conséquences potentiellement dangereuses, plutôt que d’attendre une législation ou des actions des agences gouvernementales.

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