IN PAPER WE TRUST

L’informatisation n’a pas abouti au bureau sans papier mais nous a au contraire menés à une manie d’impression jamais atteinte.

Des scientifiques de la European School of Management de Paris et de la Faculté de Psychologie de l’Université de Hull en Angleterre indiquent dans leur rapport “In Paper We Trust” que c’est surtout la psychologie humaine qui est responsable de cette consommation croissante de papier. Les habitudes technologiques et les législations internationales expliquent également cette utilisation grandissante du papier. Au plan psychologique, beaucoup de gens ne se fient qu’aux informations qu’ils “peuvent tenir entre leurs mains”. Au plan technologique, le papier a prouvé depuis des millénaires sa résistance et sa simplicité d’emploi. Au plan juridique, certains documents officiels ou professionnels doivent être conservés sur papier pendant un nombre précis d’années. Le rapport en conclut que la consommation de papier continuera à s’étendre à court et à moyen terme. Personnellement, imprimer sur papier des informations que je peux déjà lire sur un écran m’a toujours paru être du gaspillage. Très exceptionnellement, je m’imprime quelque chose quand j’en ai besoin en déplacement, par exemple un itinéraire. J’ai toutefois bien conscience d’être une exception. Le papier est non seulement très facile à utiliser mais il offre généralement aussi une présentation plus claire et plus agréable que des informations sur un écran d’ordinateur. La mise en page médiocre, la faible résolution et la typographie inadaptée de la plupart des informations électroniques sont peu attrayantes mais il faut bien s’en contenter. Les éditeurs de journaux et de revues sont en pleine expérimentation sur des versions électroniques de leurs publications. Généralement, ils utilisent le format PDF d’Adobe pour conférer à l’édition électronique le même perceptuel que l’édition papier. Comme les journaux s’adaptent mal à la taille d’un écran d’ordinateur, les informations sont généralement scindées. On clique sur l’article que l’on veut lire. Puis on peut souvent encore choisir entre un affichage en texte ordinaire ou un affichage graphique des informations. La version PDF d’un journal ou d’une revue n’offre pas les mêmes sensations que la version sur papier. Il faut encore cliquer et sélectionner, il n’y a pas moyen de “feuilleter”. Sur un PC de bureau, ceci n’a sans doute pas trop d’importance car l’appareil est immobile sur votre table. Avec un ‘notebook’ plus léger, on pourrait déjà plus facilement imiter la sensation du papier par voie électronique. Sur les PC tablettes, c’est encore plus simple. Même si ces machines sont encore assez peu répandues. Mais comme les choses évoluent, je prévois chez nous aussi une prochaine percée du PC tablette. En outre, tout ‘notebook’ peut devenir un PC tablette, surtout quand on regarde la finesse du HP Compaq TC1100 ou du Toshiba Portégé M200 par exemple. Certains PC tablettes sont accompagnés en standard du logiciel Zinio (ou à télécharger gratuitement). Zinio (www.zinio.com) a mis au point un système pour conférer aux revues numériques sur PC (et spécialement sur PC tablettes) exactement la même sensation que des revues sur papier. Les versions numériques de revues comme Business Week et PC Magazine connaissent un joli succès et aux USA, elles sont désormais contrôlées séparément par le BPA (l’équivalent de notre CIM). Zinio prévoit qu’à court terme, environ 15% des tirages ordinaires d’un magazine seront vendus au format numérique. VNU Business Publications, éditeur de Data News, proposera d’ailleurs à terme toutes ses publications au format Zinio (voir un premier exemple sur www.emerce.nl). Il reste encore un problème fiscal à résoudre: les revues numériques sont considérées par la TVA belge comme des logiciels et sont donc taxées plus lourdement que leurs homologues sur papier (21% au lieu de 6% de TVA). Ce n’est pas logique et il faudrait de toute urgence qu’un politique se charge de ce dossier.

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