Grippe A/H1N1: ne pas jeter trop vite les données

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

Le Comité scientifique Influenza recommande une conservation de longue durée des données. Moyennant stricte sécurisation, s’entend.

Le Comité scientifique Influenza recommande une conservation de longue durée des données. Moyennant stricte sécurisation, s’entend.

Le Comité scientifique Influenza s’est penché, fin de semaine dernière, sur un point qui fait débat dans le dossier de la grippe A/H1N1. A savoir, la durée de conservation des données de vaccination enregistrées dans la base. Un détail important dans la mesure où il permet d’enfin faire la clarté sur les finalités de cette base.

Le rapport que recevra la Ministre Laurette Onkelinx se prononce en faveur d’une “longue durée de conservation”, indique le Dr. Van Laethem, président du Comité. La durée recommandée se chiffre donc en années, plutôt qu’en mois. “Nous avons tranché en faveur d’un suivi au long cours afin de pouvoir corréler les données avec d’éventuels effets secondaires apparaissant tardivement. Nous recommandons dès lors de s’aligner sur ce qui se fait déjà avec des protocoles de phase 4 en études cliniques.” Autrement dit, la conservation à long terme des données récoltées lors d’études cliniques de lancement de nouveaux médicaments sur le marché. “Bien entendu”, ajoute le Dr. Van Laethem, “il faudra garantir un stockage sécurisé, la confidentialité à long terme des données afin que n’importe qui ne puisse pas y avoir accès, même après 8 ou 10 ans.” Mais, en la matière, le Comité laisse à la Ministre le soin de décider des mesures à prendre. Il ne prend pas non plus position sur l’identité de l’organisme qui sera appelé à assurer la conservation des données.

Pour rappel, la Ministre Laurette Onkelinx avait affirmé que les données ne seraient pas conservées “au-delà de la fin de la pandémie”, sans toutefois s’avancer sur une durée précise, attendant l’avis des spécialistes. Certains avaient toutefois parlé de “quelques mois”, ce qui n’avait pas manqué de susciter des interrogations. En effet, si l’une des raisons d’être de la base de données est de servir de source d’informations pour constituer des statistiques, détecter des schémas dans d’éventuels problèmes que poserait le vaccin, sa composition, son adjuvant ou encore tel et tel lot, et assurer un suivi un long terme des effets potentiels à long terme dudit vaccin, on conçoit en effet mal que la base soit sacrifiée “après quelques mois”, certains effets pouvant potentiellement se manifester à plus long terme.

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