Google et la CIA investissent dans une même entreprise

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Recorded Future fabrique des outils d’analyse en temps réel de l’utilisation du web dans l’optique d’événements imminents, et ce avec de l’argent de Google et de la branche d’investissements de la CIA.

Recorded Future fabrique des outils d’analyse en temps réel de l’utilisation du web dans l’optique d’événements imminents, et ce avec de l’argent de Google et de la branche d’investissements de la CIA.

Cela semble être de la science fiction, mais la jeune entreprise Recorded Future de Cambridge, Ma. permet de ‘prévoir’ si un événement se manifestera bien et peut-être même quand. Dans ce but, elle analyse en temps réel comment se présente sur le web l’information en relation avec l’éventuel événement. Qui dit quoi, où, quand, selon quelle fréquence et de quelle manière, tout cela fait partie des éléments étudiés.

Contrairement aux moteurs de recherche classiques qui ne localisent que les liens existants entre les documents et les pages, Recorded History est capable d’indiquer aussi les liens ‘invisibles’ entre tous ces éléments par des analyses de contenu au fil du temps.

En regroupant le tout (y compris par exemple une ‘sentiment analysis’, à savoir l’attitude prise par un auteur vis-à-vis d’un sujet), la date (‘momentum’) d’un événement peut être déterminée. C’est là le ‘ranking’ que Recorded Future attribue à l’importance de l’événement à un certain moment dans le temps.

Une attaque de missiles de type Scud par l’Hezbollah contre Israël est citée en exemple. La mise en garde du président israélien Peres, selon laquelle l’Hezbollah dispose de telles armes, peut être étayée par Recorded History au moyen d’un nombre croissant de références, y compris sur la nature de la menace, dans des déclarations publiques sur le web.

Google et la CIA Même si les deux organisations ont précédemment déjà investi dans les mêmes entreprises, elles ont à présent et pour la première fois injecté simultanément de l’argent dans une jeune entreprise (fondée en 2009). Pour Google, cela s’est fait via Google Ventures et pour le service de renseignements américain CIA via sa branche d’investissements In-Q-Tel. La participation de Google recouvre assurément la possibilité de pouvoir analyser d’une autre manière encore son gigantesque stock d’informations pour pouvoir en monnayer le résultat. Pour la CIA, il s’agit d’une possibilité d’exploiter toute l’information publiquement disponible sur le web. A noter ici une citation datant de 2008 de Michael Hayden, patron de la CIA, et mentionnée dans Wired: “Cela fait plaisir de pouvoir résoudre un problème ou de répondre à une question complexe avec des informations que quelqu’un a été assez fou pour diffuser dans le grand public.”

Par ailleurs, cela ne signifie pas que la CIA et Google collaborent directement, même si Google est évidemment partie prenante dans pas mal d’actions des autorités américaines. C’est ainsi qu’à l’instar de Microsoft et d’autres, l’entreprise aide à localiser des criminels en collaborant avec la Justice, y compris en Belgique.

Les personnes intéressées par de la lecture de vacances peuvent consulter un ‘white paper’ consacré au fonctionnement de Recorded History.

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