Gartner: avis de tempête sur l”outsourcing’?

Le marché de l’externalisation est loin d’être un paysage calme et monotone. Gartner parle de turbulences et de clients plus volatiles.

Le marché de l’externalisation est loin d’être un paysage calme et monotone. Gartner parle de turbulences et de clients plus volatiles.

Une récente étude de Gartner, conduite auprès de 316 sociétés européennes, a permis de confirmer une croissance dans les investissements en prestation de services externes (55% des responsables- 60% IT, 40% business- comptent les accroître) et, plus particulièrement, dans l’outsourcing qui progresse plus rapidement que les prestations sur projets. Mais…

– 44% des personnes interrogées envisagent de changer de partenaire(s) d’externalisation;- près de 30% (soit 2 fois plus qu’en 2008) envisagent de ré-internaliser certains services;- 58% parlent de modifier ou de renégocier leurs contrats d”outsourcing’.

Selon Claudio Da Rold, vice-président Gartner Research, ces deux derniers pourcentages s’expliquent par la zone de turbulences que traverse le marché et les besoins en changements et innovation, désormais plus aigus. “Or, l”outsourcing’ traditionnel montre des faiblesses en la matière, surtout lorsque tout repose sur l’idée d’une réduction de coûts. Le ‘multisourcing’, davantage basé sur les compétences, la spécialisation, autorise davantage de souplesse et d’innovation.”

Ce besoin de plus grande flexibilité et innovation explique aussi, selon lui, l’insatisfaction des clients et leur souhait croissant de changer de partenaire.

En 2007, 16% des sociétés sondées par Gartner ont mis fin à leur contrat d’externalisation. Les années précédentes, le pourcentage était inférieur à 10%. “Il y avait par contre eu un pic en 2004/2005 pour cause de mauvais contrats. La récession, des contrats financièrement sous pression avaient eu pour résultat des clients mécontents et de nombreuses renégociations. Le pic actuel est surprenant, dans la mesure où nous ne sommes pas encore dans une période de récession. La raison doit donc se trouver ailleurs, du côté de l’accélération du changement, des modèles alternatifs (SaaS, services d’infrastructure en mode ‘utility’, cloud computing, capacités à la demande, ‘software streaming’, etc.).”

Parmi les éléments perturbateurs du moment, Claudio Da Rold cite les milliards investis par les Google, Microsoft et consorts dans la création d’infocentres destinés à des services en-ligne, les acquisitions et fusions qui font disparaître des acteurs (la reprise prévue d’EDS par HP n’en est que le dernier exemple), la modification des stratégies qui perturbe la teneur ou validité des contrats, le mécanisme de sous-traitance qui accentue encore le côté kaléidoscope d’un contrat de ‘multisourcing’. “La situation n’est pas plus calme du côté des clients, où une large majorité des CIO parlent d’apporter d’importants changements structurels à leur organisation au cours des prochaines années en vue d’améliorer leurs processus métier. De nouveaux changements viennent ajouter à la complexité: l’offshore, la dimension planétaire, se traduisent par de nouvelles contraintes, la nécessité de comportements nouveaux.”

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