Fedict: S’il faut faire avec moins, il est indispensable de se fixer des priorités

Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Si le service public fédéral des technologies de l’information et de la communication Fedict perdra d’ici la fin 2019 plus d’un quart de son budget, cela n’inquiète pas pour tant son directeur général, Jan Deprest. ” S’il faut économiser, il s’agira de faire les bons choix. “

Rappelons que Fedict est un service public ‘horizontal’ qui travaille en support des SPF verticaux tels que les Finances et la Justice pour leurs projets ICT, et qui fournit notamment des blocs de construction permettant aux différents SPF de mieux collaborer.

Cela étant, force est de constater que Fedict traverse pour l’instant une zone de turbulences. Car non seulement son budget sera raboté de 28,6% d’ici fin 2019, mais les SPF ‘horizontaux’ seront fusionnés d’ici la fin de l’an prochain (à savoir Personnel & Organisation, Budget & Gestion, Fedict, la Chancellerie du Premier ministre et la Régie des bâtiments).

En cause, la sixième réforme de l’Etat qui transfère certaines compétences supplémentaires aux Régions et Communautés, obligeant ainsi les structures fédérales à ‘s’adapter’ à cette nouvelle réalité.

Les collaborateurs de Fedict et des départements ICT des différents SPF sont inquiets: ils estiment que le regroupement qui interviendra demain se traduira par d’importantes pertes d’emploi.

JAN DEPREST: Il s’agit de rumeurs, sans plus. Les pouvoirs publics fédéraux réfléchissent à leur structure et il est exact que les services horizontaux seront fusionnés, mais c’est tout ce qui est établi à ce jour.

Cela dit, il est un fait que l’administration doit être plus lean and mean, et tout changement est synonyme de nervosité. Les fonctionnaires qui doivent être transférés au niveau régional suite à la sixième réforme de l’Etat se posent certes beaucoup de questions. Nous allons devoir gérer ce problème, j’en suis conscient.

Même si la ‘fusion’ se limite aux SPF horizontaux, cela implique sans doute déjà des pertes d’emploi.

DEPREST: Je ne peux rien dire en ce moment, ne serait-ce que parce que nous sommes toujours en phase de réflexion pour l’instant et que les véritables négociations doivent encore démarrer. Certes, j’ai déjà ma petite idée, mais je vais la soumettre aux groupes de travail plutôt que de la dévoiler à la presse. (rire)

Est-ce vraiment un bon signal de la part du gouvernement que de réduire de plus d’un quart votre budget à un moment où l’ICT devient toujours plus importante ?

DEPREST: Vous savez, il y a tant de problèmes importants. Dès lors, où sabrer et où pas, et pourquoi ? Il est plus simple de mettre tout le monde sur pied d’égalité, même les départements ICT et Fedict, et c’est ce qui se passe dans la réalité.

Il est un fait que nous ne pourrons pas fournir les mêmes services qu’autrefois, nous devrons donc nous focaliser sur l’essentiel. Si l’argent ne suit pas, il faut apprendre à vivre avec, je ne vais pas mendier pour des moyens supplémentaires. Si l’on coupe dans vos budgets, il faut pouvoir se recentrer sur son métier de base et se repositionner. Bref, se focaliser sur quelques projets spécifiques.

A cet égard, le plan Digital Belgium du vice-premier minisre et ministre de l’agenda numérique Alexander De Croo (Open VLD) constitue un repère majeur. Plutôt que de nous disperser, nous nous concentrons sur les points de ce plan. Nous sommes d’ailleurs évalués sur ces projets.

Lisez l’interview complète avec Jan Deprest vendredi dans l’édition papier de Data News.

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