Analyse | Actualité

Facebook ne croît plus

Mark Zuckerberg.
Els Bellens

Le nombre d’utilisateurs de la plate-forme sociale recule pour la première fois dans l’histoire de cette dernière. La valeur de son action a également régressé fortement. Que se passe-t-il donc?

A la Bourse de New York, le cours de l’action de la société-mère de Facebook, Meta Platforms, a plongé de 23 pour cent à la clôture. Depuis son entrée à la Bourse il y a dix ans, c’est quasiment la première fois (à une exception près) que l’action ne progresse pas en valeur annuelle. Le fait que le cours se replie directement de 23%, est en tout cas inédit. L’entreprise a ainsi perdu d’un seul coup (temporairement) quelque 200 milliards de dollars de sa valeur.

La chute du cours fait suite à des messages inquiétants émis par des actionnaires lors de la présentation des chiffres trimestriels de Meta. C’est ainsi que pour la première fois, le nombre d’utilisateurs mensuels de Facebook a diminué. Ce nombre est passé d’1,930 à 1,929 milliard au cours des trois derniers mois de l’année dernière. Par souci de clarté, il s’agit encore et toujours d’une gigantesque quantité d’utilisateurs. Ce recul est cependant considéré comme un signal pour le principal réseau social de Meta, qui n’avait jamais fait que progresser jusqu’à présent.

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Il convient d’ajouter que les attentes financières ont été quelque peu revues à la baisse. L’entreprise annonce en effet tabler durant les prochains mois sur un recul de ses revenus publicitaires et ce, en raison de la crise économique, de l’inflation et des carences logistiques. Mais aussi à cause d’ajustements effectués dans la stratégie d’Apple. Le géant technologique n’autorise plus que les utilisateurs d’un iPhone soient suivis à la trace, ce qui fait que Facebook ne peut plus leur présenter que des publicités moins spécifiques et donc moins coûteuses. Rien que cette démarche représente un manque à gagner de 10 milliards de dollars, selon une estimation.

En tout, Meta compte pour le premier trimestre de 2002 sur un chiffre d’affaires compris entre 27 et 29 milliards de dollars. Cela représenterait encore et toujours une croissance oscillant entre 3 et 11 pour cent, mais elle serait inférieure aux attentes.

A quoi cela est-il dû?

En bref: à la concurrence. Surtout celle de TikTok, mais aussi un peu de YouTube. La popularité des plates-formes en ligne est toujours un peu cyclique. Pensez ainsi à MySpace ou à Netlog qui ont fait la une pendant quelque temps avant de régresser. La société mère de Facebook (Meta) a réussi à solidifier sa position sur le marché en imitant des fonctions de concurrents émergents plus branchés ou, dans le cas d’Instagram, en rachetant tout simplement des rivaux. Mais cela ne marche pas avec TikTok. En partie parce que TikTok est déjà très grand et en partie aussi parce que Meta, aux prises avec des scandales, est considérée avec tant de circonspection par les autorités que celles-ci lui refuseront probablement le rachat d’un autre concurrent important.

Lors de la présentation des résultats, Zuckerberg en personne a déclaré que ce sont surtout des jeunes utilisateurs qui quittent la plate-forme Facebook. Voilà qui explique déjà pourquoi son entreprise renforce ses investissements dans des nouvelles technologies. La réalité virtuelle, la réalité augmentée et le métavers devraient permettre à Meta d’être à nouveau tendance, mais les rentrées provenant de ces nouvelles technologies ne représentent encore rien en comparaison aux flux financiers issus des publicités sur Instagram et Facebook.

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