Existe-t-il des filtres contre le spam téléphonique?
Existe-t-il des filtres contre le spam téléphonique?
Hasselt, 9 heures 17, un jeudi comme les autres.
Le téléphone sonne.
Comme d’habitude, je décroche après la première sonnerie et j’entends la respiration coupée pendant une seconde de la personne à l’autre bout de la ligne.
“Erik Seys.”
“Bonjour monsieur Seys, Anja Devries de IFWAFITW.”
“Bonjour.”
“Je peux vous déranger?”
“Si vous faites vite.”
“Si mes informations sont exactes, monsieur Seys, vous êtes responsable de tout ce qui est informatique au sein de votre entreprise, n’est-ce pas?”
“Exact.”
“Vous connaissez la société IFWAFITW?”
“Non.”
“Eh bien, chez IT For Work And Fun In This World nous sommes spécialisés dans l’aménagement des bureaux de vos collaborateurs afin qu’ils puissent travailler en toute sérénité et se sentir parfaitement bien au bureau.”
“Je ne suis pas intéressé, madame.”
“Mais monsieur Seys, il s’agit du bien-être du personnel!”
“Madame, chez nous, il faut travailler dur, pas en toute sérénité. Merci et au revoir.”
Je raccroche le téléphone, 9 heures 18. Ça a été vite réglé.
Comme dans les histoires pour enfants: “Un peu plus tard. . .”
Le téléphone sonne.
“Erik Seys”
“Bonjour monsieur Seys, Hans Den Boer d’Oracle.”
“Bonjour.”
“Vous êtes directeur informatique, n’est-ce pas monsieur Seys?”
“C’est ça.”
“Vous connaissez Oracle, je suppose? La plus grande, la plus rapide, la plus efficace, la plus…….?”
“Faites court, monsieur Den Boer.”
“Je voudrais savoir quels outils votre société utilise pour la réalisation de vos processus au quotidien. Quel programme ERP utilisez-vous, prévoit-il le CRM? Quels sont vos projets d’investissements pour le prochain trimestre? Combien de PC compte votre entreprise?…………………….”
5 secondes de silence.
“Allô! Monsieur Seys ……….? Vous êtes toujours là?”
“Monsieur Den Boer, je n’ai aucun besoin de vous fournir ces informations. Au revoir.”
Clac – Sonnerie.
“Erik Seys”
“Monsieur Seys, j’étais en train de vous parler et vous avez raccroché, ce n’est pas correct.”
“Au revoir monsieur Den Boer, et encore une bonne matinée à vous.”
Clac. Bizarre ces Hollandais, et un peu arrogants. Non?
Je viens d’avaler mes tartines quand le téléphone sonne.
“Erik Seys.”
“Hello Erik, Sabine de Mobistar, tout va bien?”
“Mmmmm.”
“Dis, Erik, je crois que tu es responsable pour la communication, tu peux me dire auprès de quel opérateur vous êtes pour le trafic téléphonique mobile?”
“Je crois que tu n’as pas bien fait tes devoirs, Sabine.”
“Comment, qu’est-ce que tu veux dire par là?”
“Nous sommes clients depuis 5 ans chez Mobistar, pour toute notre communication.”
Un ange passe
“Au revoir Sabine, saluuuuuut.”
Clac.
Et c’est comme ça, jour après jour. Les marketeers m’assaillent de coups de téléphone et me sollicitent pour toutes sortes d’enquêtes, de propositions et de publicités. Ils arrivent sans peur et sans reproche, généralement mal à propos, en abusant de mon temps. Les uns plus agressifs que les autres, mais tous bien décidés. Pourrais-je leur facturer le temps que je leur ai consacré et qui est payé par mon employeur?
Ricoh veut mettre à disposition gratuitement des copieurs, Microsoft veut savoir ce qu’il en est de la politique de licences de l’entreprise. Une Natascha sensuelle veut même m’emmener dans les nuages, entendez “The Cloud” évidemment. Des légions de sociétés aux noms obscurs proposent leurs services d’outsourcing. Une revue informatique veut parcourir avec moi un questionnaire, “Ça ne prendra pas plus d’un quart d’heure, monsieur.”
La BI, encore un autre sujet à la mode, avec des hauts et des bas. Jusqu’à ce que je demande à celui qui m’appelle: “Pouvez-vous me définir votre interprétation du terme chiffre d’affaires.” 7 titulaires d’un Master en BI me donnent 7 définitions différentes. Ce doit être lié à moi.
Ils sont probablement formés dans des camps d’entraînement, à tendance légèrement terroriste, pour assaillir leurs clients potentiels avec un baratin de vendeur de tapis, des offres irrésistibles ou des questions foireuses. Sans la moindre gêne, ces personnes commencent à me parler dans une langue qui n’est visiblement pas la leur, sans même se poser la question ou me demander si j’accepterais de leur parler dans leur langue maternelle, et ils restent ensuite sans voix quand je leur glisse un commentaire dans leur langue.
Quel pourcentage des mails entrants relève du courrier indésirable? Il s’agit d’une donnée connue et qui a été calculée. Je me demande s’il existe un filtre pour empêcher le spam téléphonique. Pour le courrier indésirable, il y a Baracuda. Qui peut m’aider avec un serveur Baracuda pour téléphone?
Fort heureusement, j’ai un job agréable et passionnant, et je ne pourrais pas être de l’autre côté de la ligne. Mais les marketeers doivent eux aussi faire bouillir la marmite et il n’y a pas de sots métiers. Bon courage, les gars! #
Eric Seys, IT manager et head of purchase department Kumpen
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