Ericsson met en garde contre une exclusion d’Huawei et ce, malgré de jolis résultats

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Pieterjan Van Leemputten

Ericsson a enregistré un excellent trimestre. Le bannissement de son concurrent Huawei et une réduction de sa structure de coûts ont généré pour l’entreprise un très bon résultat trimestriel, mais ce bannissement implique aussi des risques.

Au quatrième trimestre de 2020, Ericsson a réalisé un chiffre d’affaires de 69,6 milliards de couronnes suédoises (quelque 6,87 milliards d’euros), en hausse de 5 pour cent par rapport à la période correspondante de 2019. Le bénéfice net s’est établi à 7,2 milliards de couronnes (quelque 710 millions d’euros), en progression de 4,5 pour cent par rapport à il y a un an.

Le spécialiste suédois des réseaux déclare avoir actuellement 127 contrats commerciaux en cours et être actif dans 79 réseaux opérationnels. En même temps, il annonce aussi que sa marge d’exploitation croît. Les objectifs que l’entreprise s’était fixés pour 2022, ont à présent déjà été atteints.

La marge brute de l’entreprise est passée de 36,8 à 40,6 pour cent. ‘Nombre de nos investissements en R&D portent non seulement sur une amélioration et un accroissement des fonctions, mais aussi sur la réduction de la structure des coûts’, déclare le CFO Carl Mellander à ce propos à l’agence Reuters.

Agrandissement de 11 pour cent de la division des réseaux

La plus importante division d’Ericsson est celle des réseaux. Celle-ci a enregistré une croissance de son chiffre d’affaires qui a atteint 49,9 milliards de couronnes (4,93 milliards d’euros), en hausse de 11 pour cent par rapport à il y a un an. En dépend l’équipement 5G qui est actuellement pleinement déployé dans divers pays.

Les Digital Services ont enregistré un chiffre d’affaires de 12,7 milliards de couronnes (1,25 milliard d’euros), en recul de 4 pour cent. L’entreprise l’attribue à des contrats moins importants, à une augmentation des ventes de logiciels certes, mais allant de pair avec des coûts de ‘service delivery’ inférieurs. L’entreprise se targue du fait que de nouveaux contrats engendreront une hausse du chiffre d’affaires dans les 12 à 18 mois à venir.

Les Managed Services ont vu leur chiffre d’affaires reculer de 17 pour cent à 5,8 milliards de couronnes (570 millions d’euros). Cette régression est due à la fusion entre les opérateurs américains T-Mobile et Sprint.

L’Emerging Business et les autres activités ont connu une croissance nulle et en sont donc restés à 1,7 milliard de couronnes suédoises (quelque 170 millions d’euros). Ericsson insiste sur le fait que les résultats ont été influencés par la fluctuation des unités monétaires notamment. La plupart des divisions auraient connu sans cela une hausse plus importante.

Le bannissement d’Huawei, une arme à double tranchant

Le fait qu’Ericsson ait fortement progressé, est dû en partie à ce que beaucoup de pays ont commencé à mettre en place leur infrastructure 5G. Mais aussi au fait que les concurrents Huawei et ZTE ne sont plus autorisés dans différents pays. Il en résulte que le marché déjà exigu pour l’équipement 5G à grande échelle est principalement l’apanage d’Ericsson et de Nokia.

Mais Ericsson prétend de manière formelle qu’elle n’en est pas une grande partisane. Lors de la présentation de ses résultats trimestriels, l’entreprise déclare littéralement que la décision suédoise de rejeter les vendeurs chinois peut représenter un risque pour ses activités en Chine. Ericsson produit en effet dans ce pays, mais y est aussi un fournisseur d’infrastructures télécoms.

Au début de ce mois encore, un journal suédois révélait que Borje Ekholm, le CEO d’Ericsson, avait mis la pression sur le ministre suédois du commerce extérieur en vue de ne pas exclure Huawei, en brandissant la menace de déménager le siège de l’entreprise hors de Suède.

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