Startups.be est officiellement sortie des starting-blocks

Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Startups.be, l’initiative qui veut orienter les entrepreneurs débutants dans le dédale des services et organisations de support et d’autres instruments disponibles dans notre pays, démarre officiellement.

Startups.be, l’initiative qui veut orienter les entrepreneurs débutants dans le dédale des services et organisations de support et d’autres instruments disponibles dans notre pays, démarre officiellement sous la forme d’une a.s.b.l. Jurgen Ingels, Ramon Suarez et Olivier Verbeke entre autres s’engagent pour le nouveau projet. Startups.be est le résultat de la rencontre de deux points névralgiques”, explique le directeur général Karen Boers lors d’un entretien avec Data News. L’ex-marketing & communication manager d’iMinds a créé le projet embryonnaire au départ de sa fonction au sein de l’institut de recherche gantois, fasciné qu’il était aussi par le phénomène des starters, et décida alors de se consacrer à temps plein à l’association en devenir.

“D’une part, nous entendions toujours plus souvent de la part d’organisations soutenant les startups qu’elles devaient passer trop de temps à trouver des emplacements adéquats, à régler des problèmes de restauration et d’autres tâches pratiques et que cela mettait en péril leur coeur de métier. Il en résultait que des organisations telles iMinds étaient surchargées de questions d’hébergement d’événements, alors qu’elles n’avaient pas les moyens pour ce faire.”

“D’autre part, les entrepreneurs débutants se plaignent souvent qu’il y a tant de services et d’organisations de support différentes qu’ils ne distinguent plus la forêt à travers les arbres. Le besoin d’unir dans un certain sens les forces d’organisations comme Voka/Bryo, SO Kwadraat, Cetic, BetaGroup, Ghent Web Valley, WebMission, Software in Brussels, Westartup et bien d’autres et de les présenter de temps à autre aussi comme un tout au monde extérieur, est réel.”

Startups.be se veut être un entremetteur entre des parties qui peuvent représenter quelque chose l’une pour l’autre. Il peut s’agir d’entrepreneurs débutants entre eux, mais tout aussi bien de mentors ou de coaches, d’instances publiques et de centres d’incubation.

“Si WebMission veut organiser un voyage dans la Silicon Valley et qu’iMinds a la même idée, il peut être intéressant de les mettre autour de la table. Ou pourquoi devrait-on organiser 27 programmes d’incubation différents en Belgique? Ne serait-il pas préférable de passer à 10, mais 10 très solides alors?”

“Si l’on pouvait développer une collaboration structurelle, cela pourrait être une très bonne chose. Attention: il n’est pas aisé de mettre d’accord toutes ces organisations ayant chacune leurs intérêts personnels. Mais je souhaite quand même essayer (rire).”

Cellule de réflexion

Concrètement, un portail internet sera créé, où les entrepreneurs pourront s’adresser pour toute information relative aux startups. En outre, l’association se chargera des événements liés aux startups (le premier événement organisé le 19 avril dernier à The Egg a été un succès, et un deuxième est prévu pour septembre), et des réunions informelles sont en préparation. “Pour aborder des questions stratégiques par exemple, comme une véritable cellule de réflexion”, poursuit Boers.

Au sein du conseil d’administration de Startups.be siègent quelques figures bien connues du monde de l’entreprenariat belge. Pour la Flandre, il s’agit de Peter Hinssen et Jurgen Ingels, et pour la Wallonie d’Olivier Verbeke, Antoine Perdaens et Sylvie Irzi. Bruxelles est pour sa part représentée par Alain Heureux et Ramon Suarez.

“L’objectif est que les membres du board jouent un rôle actif”, apprend-on encore. “Des gens comme Jurgen Ingels (Clear2Pay) et Ramon Suarez (BetaGroup) ont déjà annoncé qu’ils souhaiteraient assumer un rôle de mentor. Cela peut s’avérer très intéressant, ne serait-ce qu’en raison du réseau international étendu sur lequel ces personnes peuvent compter. Nous voulons aussi internationaliser Startups.be. Lors de LeWeb à Paris, nous avons déjà présenté un stand Startups.be commun.”

A partir de quand avez-vous vraiment su que vous alliez vous consacrer exclusivement à Startups.be? Karen Boers: “Au début, j’étais l’un des rares à avoir distingué le problème. Et en réalité, je m’attendais à ce que des personnes entreprenantes se manifestent pour tirer la charrette Startups.be, mais tel ne fut pas le cas. Les entrepreneurs entreprennent n’est-ce pas, c’est là leur vocation après tout (rire). Voilà pourquoi l’idée a germé dans mon esprit de me lancer par moi-même.”

“Des gens tels Bart Becks et Jurgen Ingels m’ont cependant persuadé de la nécessité d’une initiative de support neutre comme Startups.be. Le terme ‘neutre’ est essentiel. Nous n’allons ni faire de déclarations ni prodiguer des conseils, cela pourrait perturber le marché. Mais nous allons présenter l’offre et y prévoir un filtre le plus objectif que possible, afin de la garder aussi synoptique que possible. Et voilà.”

“Tout cela rendra Startups.be d’autant plus digeste pour les organisations concernées. Car en fin de compte, l’on demande bien aux parties qui sont sur de nombreux plans des concurrents mutuels directs de s’asseoir autour de la table et de faire des choses ensemble. De partager des projets, un réseau. Ce n’est pas vraiment évident. Mais nous sommes des adeptes d’une collaboration ouverte et sincère, y compris entre des acteurs commerciaux. Tout un chacun doit rester loyal vis-à-vis des autres.”

Quel est le budget de startups.be? Boers: “Il n’y a pas encore de budget (rire). Le but est de demander une cotisation aux organisations partenaires. Ce ne sera pas de gros montants car des organisations comme BetaGroup doivent elles-mêmes déjà se contenter de sommes limitées, mais la plupart des parties ont déjà fait savoir qu’une formule de cotisation est acceptable en échange d’une visibilité.”

“En outre, nous recherchons un soutien public sur base de projets. Notre plate-forme web doit en effet être finalisée avec une base de données richement remplie, dans laquelle figureront toutes les formes possibles de services de support.”

“Enfin, il y a l’organisation des événements, pour laquelle nous rechercherons des sponsors. C’est là l’une des premières missions de notre conseil d’administration (rire).”

Que doit-on réellement attendre de cette plate-forme web? Boers: “Elle doit devenir un lieu où les ‘tech-starters’ peuvent s’adresser pour les questions les plus diverses. S’ils recherchent des collaborateurs supplémentaires par exemple, un centre d’incubation, un site pour implanter des bureaux, etc. Il y a évidemment des exemples internationaux, même s’ils ne sont jamais exhaustifs.”

CoFoundersLab.com par exemple. Il s’agit d’une plate-forme qui met des entrepreneurs en contact. Ou Startup Genome, qui propose tout un éventail de starters. Plus près de chez nous, Agoria et iMinds ont avec Geekplan déjà collecté des données intéressantes, alors que Bloovi passe en revue les starters. Je rêve d’une sorte de mélange de toutes ces choses.”

Startups.be franchit directement la frontière linguistique. Etes-vous connu en Wallonie? Boers: “Des partenaires bruxellois étaient dès le début assis autour de la table, tels Leo Exter de Westartup et Ramon Suarez de BetaGroup Coworking. Ils ont aussitôt établi le lien avec la Wallonie. L’entreprenariat ne s’arrête pas à la frontière linguistique, vous savez, et notre pays est si petit.”

“Très vite, des organisations telles le MIC de Mons et Nest’Up de Louvain la Neuve se sont rapprochées de nous, aussi grâce à ces connexions bruxelloises. Je reçois déjà régulièrement des coups de fil de gens comme Olivier Verbeke de Nest’Up (rire), ce qui est une très bonne chose. Répartis dans tout le Belgique, un peu moins de 20 ambassadeurs font déjà pas mal de publicité pour notre concept. L’intérêt croît rapidement.”

“J’ai le sentiment que dans le secteur des entrepreneurs, les yeux sont entièrement braqués sur le monde extérieur. Et que collaborer ainsi est nettement plus facile que quand ce sont des politiciens qui se retrouvent autour de la table. Dans un petit pays, qui doit se battre dans une économie globale, nous n’allons quand même pas commencer à nous chercher des poux!”



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