Starter de la semaine: TEO aide les entreprises à créer elles-mêmes des profils techniques

Bien Vanderstappen, co-fondateur de TEO. © TEO

A présent que la pénurie de personnel technique qualifié devient toujours plus aiguë, les tentatives pour changer la situation deviennent plus créatives. La jeune pousse anversoise TEO y parvient par exemple en aidant les entreprises à créer elles-mêmes ce genre de profil.

Six mois. Un an. Les places vacantes pour les profils techniques ont toujours plus de peine à trouver acquéreur. La demande en opérateurs techniques, techniciens de maintenance ou de dépannage, électriciens industriels, agents du froid, etc. ne fait que croître depuis des années déjà, mais l’offre ne suit pas. Et il faut parfois avoir recours à des moyens radicaux. ‘On peut continuer à se battre pour trouver l’oiseau rare’, déclare Bien Vanderstappen, co-fondateur de TEO. ‘Mais cela engendre à la longue de la frustration. Il est par conséquent plus intéressant de créer soi-même ces profils.’

Parcours d’apprentissage théorique et pratique

Il faut une sorte d’afflux par la bande en quelque sorte. Car pourquoi ne pourriez-vous pas recycler des membres du personnel en opérateurs techniques, à condition qu’ils soient motivés et qu’ils disposent de la capacité d’apprentissage requise? Cette proposition a vu le jour chez Volvo Cars, et Vanderstappen et les autres co-fondateurs ont aussitôt relevé le défi. Avec le soutien financier d’Umicore et de Port Of Singapore Antwerp (PSA), ils développèrent la plate-forme TEO Training, sur laquelle les collaborateurs, mais aussi des candidats extérieurs, peuvent suivre un parcours d’apprentissage théorique et ce, sans connaissance préalable.

‘C’est comparable aux tutoriels de YouTube’, explique Vanderstappen. ‘Nous enseignons la base aux candidats au moyen de brèves vidéos consacrées par exemple au multimètre, et de temps à autre, nous les testons sur la matière abordée. En accord avec le client, nous prévoyons un score minimal que les candidats doivent atteindre, avant de pouvoir passer au parcours d’apprentissage pratique. L’entreprise sait ainsi aussi que nous disposons d’un beau réservoir de candidats motivés.’

Simple et transparent

Dans cette partie pratique, les choses deviennent vraiment intéressantes. TEO a mis au point quatre coffrets d’apprentissage différents que le candidat reçoit chez lui. Ce dernier dispose alors d’un ordinateur à écran tactile et du matériel technique nécessaire. L’ordinateur propose des exercices et contrôle si le candidat obtient les résultats voulus. Un helpdesk composé de professeurs de formation technique se trouve en standby pour fournir de l’assistance le cas échéant. ‘Cela nous aide à améliorer les exercices’, ajoute Vanderstappen. ‘Si on observe que tous les candidats trébuchent sur le même obstacle, on sait qu’il y a là un problème. Mais notre système est si simple et transparent que seul un candidat sur dix recherche de l’aide.’

Les clients qui veulent former leurs techniciens via TEO, s’acquittent d’un coût de licence par nombre d’utilisateurs de la plate-forme. Lorsqu’un candidat parcourt l’ensemble des coffrets d’apprentissage, des frais de location sont aussi facturés et éventuellement aussi le support pratique par les professeurs. L’approche de la startup semble fonctionner, car outre Volvo Cars, Umicore et PSA, pas mal d’autres entreprises y ont adhéré rapidement. ‘C’est ainsi que Terbeke, Wienerberger, TvH, Pfizer et Niko ont ainsi déjà recyclé du personnel et en ont recruté en externe via notre plate-forme. Les agences d’intérim telles ASAP Interim et Manpower utilisent TEO pour étoffer leur réserve de profils techniques.’

‘Le besoin est si grand que même les entreprises autrefois sceptiques changent d’avis’, ajoute Vanderstappen en souriant. TEO elle-même accueille à présent surtout des clients en postant des histoires à succès sur LinkedIn, ce qui génère à chaque fois un nouveau client au minimum, selon le co-fondateur. A l’avenir, la startup entend cependant approcher les entreprises de manière plus systématique: ‘Maintenant que nous avons reçu du Fonds Social Européen (FSE) un subside de 700.000 euros pour d’une part atteindre avec notre plate-forme aussi des groupes vulnérables et pour d’autre part en injecter une partie dans le marketing, tel est notre objectif.’

Etranger

Il va de soi que Vanderstappen et ses partenaires se tournent déjà vers l’étranger. ‘Et certains clients le demandent aussi, car ils veulent appliquer notre système dans d’autres filiales. A partir de l’année prochaine, nous voulons débarquer aux Pays-Bas, car cela ne nécessite même pas de travail de traduction, mais nous regardons aussi vers l’Allemagne, où le besoin de profils techniques est très grand également. Dans une prochaine phase, nous voulons du reste systématiquement faire traduire tous les exercices en anglais.’

Vanderstappen et ses partenaires ont développé leur plate-forme eux-mêmes, ce qui a représenté un investissement personnel d’un peu moins de 400.000 euros. Un subside de VLAIO, puis le soutien du FSE ont fait en sorte que l’entreprise a pu voler de ses propres ailes cette année. ‘Cela suffit provisoirement’, déclare le co-fondateur. ‘Mais je suis conscient que si les choses s’accéléraient subitement suite à l’expansion internationale, nous devrions pouvoir récolter du capital externe. Sur base de notre historique, cela pourrait être un financement corporatif (corporate funding) de la part d’une entreprise qui s’intéresse de près à notre solution.’

TEO

Siège social: Kapellen

Nombre d’associés: 3

Pas à la recherche de capital supplémentaire

Site web: TEO.training

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