Jack s’attire Michel Tombroff
C’est l’émoi au pays des start-ups. Michel Tombroff quitte finalement Softkinetic qu’il venait de vendre à Sony, pour se focaliser sur le développement du jeune service de messagerie Jack. “C’est dans ma nature que de m’occuper d’une start-up, je le crains”, affirme-t-il.
Pourtant, cela nous fait quelque peu froncer les sourcils car ne s’agit-il pas là encore d’une appli pour minimessages mobiles? N’avons-nous pas encore assez des petites icônes de Whatsapp, Snapchat et Facebook Messenger sur notre téléphone?
Tombroff éclate de rire: “Tel serait le cas, si Jack n’apportait pas le contraire de tous ces services. Alors que c’est le momentané qui prime chez les autres, Jack vous fait patienter avant que vous puissiez lire votre message. Ce n’est en effet qu’au moment choisi préalablement par l’expéditeur que vous verrez apparaître son message. Une idée aussi simple qu’élégante, qui m’a aussitôt plu. C’est là une opportunité de faire quelque chose de nouveau.”
Devait-il donc grimper à bord? “J’ai parlé avec beaucoup de personnes à la fois de mon environnement et du monde du business. Tout le monde trouve le concept de Jack intéressant, voire intrigant. Cela vaut donc la peine de le développer plus avant. Et j’ai reçu aussi pas mal de signaux selon lesquels notre service de messagerie offre peut-être le plus de potentiel pour engranger des fonds publicitaires. Car en fin de compte, cette période d’attente avant de pouvoir lire un message se prête de façon idéale à la publicité.”
Néanmoins, après la vente de sa jeune entreprise à succès Softkinetic à la multinationale Sony, Tombroff a aussi envisagé de rester en place: “Et ce, jusqu’à ce que Jack Abrams de Jack me demande en novembre, si je ne voulais pas rejoindre son entreprise. A la demande de Sony, je suis resté jusque fin janvier pour mener à bien la transition, mais je crains que ce soit inscrit dans mes gènes que de me pencher sur le sort d’une petite, mais prometteuse start-up.”
Dans quel but? Faire de Jack une entreprise rentable dès à présent? “Pas si vite”, réagit Tombroff: “Les douze, voire les 24 premiers mois, nous n’entendons pas nous soucier de rentabilité. Il nous faut d’abord surtout convaincre les utilisateurs. L’idée est en effet si simplet et donc si aisément copiable que nous devrons croître rapidement, afin que nous restions les premiers. Et c’est seulement après que nous rechercherons des façons de gagner de l’argent et ce, même si les possibilités ne sont pas infinies: soit nous introduisons des services payants, soit nous faisons payer les marques pour de la publicité ou quelque chose de similaire. Mais oui, cela signifie que nous aurons dans les prochaines années besoin de beaucoup d’argent à consacrer au marketing et au développement. Telle sera ma première tâche: veiller à recueillir du capital frais. Mais nous devons encore examiner quel montant il nous faut et comment nous allons nous y prendre.”
Vous trouverez à l’adresse suivante un portrait plus détaillé de la start-up Jack.
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