5 starters à succès à Singapour

Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Les Belges de la Webmission ont rencontré cette semaine 5 startups à succès à Singapour. Seul l’une d’entre elles est dirigée par des gens du cru.

Les Belges de la Webmission ont rencontré cette semaine 5 startups à succès à Singapour. Seul l’une d’entre elles est dirigée par des gens du cru. Comme la population locale ne prend guère d’initiatives et comme l’écosystème des startups n’en est véritablement qu’à ses prémisses, il existe de nombreuses opportunités pour les étrangers à Singapour. Quiconque trouve une faille sur ce marché (et il en existe beaucoup encore), peut rapidement y développer une belle activité. Les participants à la Webmission ont fait connaissance cette semaine avec 5 de ces initiatives fructueuses. Nous les passons en revue ci-après.

PropertyGuru

L’Immoweb local est l’une des grandes histoires à succès de ces dernières années. Lorsque le Britannique Steve Melhuish et le Finnois Jani Rautiainen recherchèrent, il y a quelques années, une habitation à Singapour, ils constatèrent qu’il n’y avait pas de portail immobilier dans cette ville-état et ce, alors que la population locale est réellement obsédée par les immeubles et par le désir de posséder sa propre maison. En 2008, ils lancèrent donc eux-mêmes une initiative dans ce sens: PropertyGuru aujourd’hui devenu le numéro 1 dans quasiment tout le sud-est asiatique. ImmobilienScout24, une composante de Deutsche Telecom, a investi l’an dernier 32 millions d’euros dans PropertyGuru (pour y prendre une participation de 40 pour cent), et le nombre de ses collaborateurs dépasse aujourd’hui les 300. Quel est donc le secret de la réussite de PropertyGuru? Selon le product manager français Louis-Bernard Carcouet, il réside dans le fait que le portail a été le premier sur le marché et que le site web est facile d’emploi.

PlayMoolah

PlayMoolah constitue une exception sur cette liste car elle est une initiative de 2 Singapouriennes (qui aimeraient cependant rejoindre la Silicon Valley dans les plus brefs délais). La start-up (créée en 2011) a développé une plate-forme en ligne proposant des jeux destinés à faire connaître la valeur de l’argent aux jeunes enfants (‘moolah’ est le terme argotique pour ‘cash’) et à les initier au secteur financier. Faut-il dès lors s’étonner qu’une telle initiative soit approuvée par de nombreuses banques? Aujourd’hui, la startup est ‘sponsorisée’ par la banque OCBC (l’une des plus importantes de Singapour) par le biais d’une licence mensuelle. De plus, la banque propose la plate-forme à ses clients. Lorsque des enfants ont épargné un certain montant, ils ont accès à d’autres niveaux: tel est le concept. PlayMoolah a à présent déjà récolté 500.000 euros de capital d’amorçage chez toute une série de business angels. Le starter est récompensé partout dans le monde et a également été sélectionné pour une récompense décernée par le partenaire bancaire belge Swift.

Bubbly Bubbly est une espèce de Twitter pour messages vocaux. L’ex-Bubble Motion a démarré sous la forme d’un service permettant d’enregistrer de petits messages vocaux, puis de les envoyer à des amis par SMS (en partenariat avec des opérateurs télécoms locaux). Le destinataire devait simplement saisir le code pour écouter le message en question. Grâce à son fonctionnement analogique, Bubble Motion est rapidement devenu populaire dans les pays du sud-est asiatique. Il y a deux ans, la décision fut donc prise de partir à la conquête du marché des smarphones, et Bubble Motion fut donc transformé en Bubbly, une sorte de Twitter pour messages vocaux. Au lieu d’envoyer un message à 1 personne, il est désormais possible de diffuser un clip sonore à tous les suiveurs. Des filtres vocaux ont aussi été ajoutés aux applis pour smartphones (Android et iOS), afin de créer de petits effets sympas. Bubbly est plus dans la lignée d’Instagram, mais pour la voix. Tout utilisateur souhaitant suivre les messages vocaux de personnes connues, doit souscrire un abonnement. Ce service supplémentaire a gagné énormément en popularité surtout en Inde, où Bubbly est devenu un authentique réseau de célébrités. Sequoia Capital, SingTel Innov8, JAFCO, Palomar Ventures, Comcast et Northgate notamment ont conjointement déjà injecté un montant de 40 millions d’euros dans la startup, qui compte entre-temps plus de 30 millions de clients en Asie. Bubbly est une initiative US, dont le ‘board’ n’est composé que d’Américains.

Neo

Neo est un consultant web spécialisé (une entreprise américaine avec des investisseurs japonaises), qui crée des sites web et des applis iOS et Android pour ses clients. La petite entreprise ne travaille qu’avec des gens habitant Singapour et tente de convaincre les clients qui ont connu de mauvaises expériences en externalisant leurs applications dans des pays comme les Philippines ou l’Inde. Neo se targue de créer des sites web et des applis de très haute qualité qui plaisent à leurs utilisateurs, plutôt qu’à… leurs clients. La petite entreprise exploite à cette fin les principes de la méthodologie ‘lean’ et recourt à ce qu’elle appelle la programmation extrême (avec l’aide de l’outil Pivotal Tracker). Selon Abhaya Shenoy de Neo, il n’est pas facile de travailler à Singapour, parce que les gens ne s’intéressent qu’à gagner de l’argent et pas aux logiciels. “Nous tentons de changer un peu la mentalité d’ici car l’on n’obtient du software de qualité que si l’on collabore étroitement avec le client et que si l’on communique bien sur ce que l’on fait.” Le client le plus connu de Neo à Singapour s’appelle Viki, une startup locale qui fait sous-titrer des films et vidéos musicales par ‘crowdsourcing’ (financement participatif). Viki a été rachetée en septembre pour 120 millions d’euros par le géant japonais du e-commerce Rakuten.

Sabine’s Baskets

Sabine’s Baskets est la plus jeune start-up de notre série. L’équipe de l’Helvético-Néerlandaise Sabine Seillière livre des paniers remplis de fruits et de légumes frais en provenance d’un marché local à des clients dans l’ensemble de la ville-état de Singapour. La petite entreprise a été créée en avril dernier et traite entre-temps déjà quelque 250 kilos par jour (20 clients et 40 paniers). Même si ses clients sont surtout des expatriés (la population locale cuisine à peine et mange toujours à l’extérieur), Sabine’s Baskets peut aussi compter sur le bon-vouloir de la presse locale. En effet, une expatriée qui fait mieux tourner un marché du frais local, c’était inédit à Singapour. Sabine a pas mal de concurrents en fourniture d’aliments (RedMart ou Le Petit Dépôt par exemple), mais comme ils ne se focalisent pas sur les produits frais, elle dispose provisoirement de ce marché pour elle toute seule. Les paniers ne peuvent être commandés que via le site web et sont fournis dans les 2 heures. Sans faire de publicité, l’équipe entourant l’ex-collaboratrice WEF parvient quand même à enregistrer cinq nouveaux clients par semaine, dont la moitié devient fidèle. Sabine’s Baskets a atteint le seuil de rentabilité et espère pouvoir consentir quelques investissements l’an prochain pour encore croître.

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